

Charges EURL : tout ce qu’il faut savoir en 2025
La création d’une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) séduit de nombreux entrepreneurs souhaitant exercer seuls tout en bénéficiant d’un cadre juridique protecteur. Mais avant de se lancer sous ce statut, il est essentiel de bien comprendre les charges à prévoir : cotisations sociales, impôts, frais déductibles, obligations comptables…
Ces dépenses influencent directement la rémunération du gérant, la rentabilité et la gestion de l’entreprise. Pour vous aider à y voir plus clair et à préparer un business plan réaliste, faisons le point sur les différentes charges de ces entreprises.
En résumé :
- Les charges en EURL regroupent les cotisations sociales, les impôts et taxes et les frais de fonctionnement.
- En matière de charges sociales, le gérant relève du régime des travailleurs non-salariés (TNS), sauf s’il n’est pas associé. Le taux de cotisation représente généralement 40 à 45 % du revenu.
- L’imposition varie selon le choix entre IR ou IS.
- La possibilité de déduire certains frais (loyer, matériel, déplacements) allège la base imposable.
- La gestion des charges professionnelles implique la tenue d’une comptabilité rigoureuse.
Comprendre les charges d’une EURL
Différence entre charges sociales, fiscales et déductibles
Les charges d’une entreprise correspondent aux dépenses qu’elle doit effectuer pour fonctionner et pour remplir ses obligations sociales et fiscales. Pour le statut EURL comme pour les autres entreprises, on distingue :
- Les charges sociales : elles correspondent aux cotisations versées aux organismes sociaux (Urssaf, caisses de retraite…) en lien avec les rémunérations du gérant et des éventuels salariés, afin de contribuer à financer la protection sociale.
- Les charges fiscales : ce sont les impôts et taxes professionnels liés à l’activité de l’entreprise et aux recettes qu’elle génère.
- Les charges déductibles : elles regroupent les dépenses engagées dans l’intérêt de l’entreprise, que l’EURL peut soustraire de son chiffre d’affaires pour déterminer son résultat imposable (frais de fonctionnement, de mission, amortissements…).
EURL avec gérant associé unique : qui paie quoi ?
La plupart des EURL sont dirigées par un gérant associé unique. Juridiquement, ces entreprises constituent une personne morale distincte de leur gérant, contrairement à une entreprise individuelle. Certaines charges sont donc réglées directement par l’EURL, indépendamment du dirigeant.
Cependant, selon le régime fiscal choisi – impôt sur le revenu (IR) ou impôt sur les sociétés (IS) –, la répartition de la responsabilité pour le paiement des charges sociales et fiscales diffère. Ainsi :
- Cotisations sociales : à l’IR, elles sont dues par le gérant TNS sur le bénéfice de l’entreprise, même si le prélèvement peut être effectué depuis le compte professionnel pour plus de simplicité. À l’IS, elles sont calculées sur la rémunération versée au gérant et payées directement par la société, devenant ainsi une charge déductible de l’entreprise.
- Impôt sur le résultat : à l’IR, le bénéfice de la société est ajouté au revenu du gérant et imposé en son nom. À l’IS, la société paie l’impôt sur ses bénéfices.
- Autres taxes et impôts : les taxes et contributions professionnelles comme la CFE sont payées par la société. La TVA collectée est elle aussi reversée à l’État par les entreprises.
- Dépenses de fonctionnement : elles sont supportées par l’entreprise et peuvent être déduites du résultat imposable.
Bien comprendre cette répartition permet d’établir un business plan réaliste avant de se lancer.
Les cotisations sociales en EURL
Régime social du gérant (TNS)
Le plus souvent, le gérant d’une EURL est aussi son associé unique. Il a alors le statut de travailleur non salarié (TNS). Cela signifie qu’il dépend de la Sécurité sociale des indépendants (SSI). Ses cotisations sociales couvrent la maladie, la retraite, les allocations familiales et la CSG/CRDS. Les taux varient selon le niveau de revenu, mais représentent environ 40 à 45 % de la rémunération nette.
Calcul des cotisations sociales : EURL à l’IR vs EURL à l’IS
Le mode de calcul des cotisations sociales dans ces entreprises dépend directement du régime fiscal choisi : IR ou IS. En effet, la base de calcul diffère selon que les bénéfices sont imposés au nom du gérant associé unique ou à celui de la société.
🔎 Même si le gérant ne touche pas d’argent, une cotisation minimale est due au titre des indemnités journalières, de la retraite de base et de l'invalidité décès.
À l’IR : calcul sur le bénéfice
Par défaut, une EURL est imposée à l’impôt sur le revenu (IR). Dans ce cas de figure, les cotisations sociales du gérant TNS sont calculées sur la totalité du bénéfice réalisé par la société.
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À l’IS : calcul sur la rémunération et les dividendes
En EURL, il est également possible d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS). Ce choix peut dans certains cas permettre d’optimiser votre rémunération, notamment grâce à la possibilité de verser des dividendes. Les cotisations sociales sont alors calculées uniquement sur la rémunération versée au gérant. Des prélèvements sociaux sont également à prévoir sur les dividendes, le cas échéant.
La fiscalité de l’EURL
Impôt sur le revenu (IR) : fonctionnement et base imposable
Par défaut, une EURL est imposée à l’impôt sur le revenu. Dans ce cas, le bénéfice de l’entreprise est directement ajouté aux revenus du foyer fiscal du gérant et soumis au barème progressif de l’IR, qui détermine le taux d’imposition. C’est donc le dirigeant qui s’acquitte de cette charge fiscale.
Option pour l’impôt sur les sociétés (IS) : impact sur les charges
L’EURL qui opte pour l’IS devient directement redevable d’un impôt sur son résultat, avec un taux 15 % jusqu’à 42 500 euros de bénéfices, puis 25 % au-delà. Cette solution alternative peut permettre une meilleure maîtrise des coûts et une optimisation de la rémunération, surtout lorsque les bénéfices sont élevés.
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Dividendes et prélèvements sociaux
Le versement de dividendes en EURL est possible si la société a opté pour l’IS. Dans ce cas, la part qui dépasse 10 % du capital social, des primes d’émission et des sommes versées en compte courant d’associé est également soumise à cotisations sociales. En dessous de ce seuil, seuls les prélèvements sociaux au taux de 17,2 % s’appliquent.
Les frais déductibles en EURL
Frais de fonctionnement (loyer, matériel, logiciels…)
Les frais courants nécessaires à l’activité professionnelle peuvent être déduits du résultat imposable, à condition d’être enregistrés avec leur justificatif dans le cadre du suivi comptable. Cela inclut :
- Les loyers.
- Les abonnements (téléphone, internet, logiciels de gestion, etc.).
- Les frais bancaires.
- Les assurances.
- Les achats de matériel ou mobilier de bureau.
Frais professionnels (déplacements, repas)
Le gérant d’EURL peut également déduire les frais qu’il engage dans le cadre de son activité professionnelle, notamment les frais de transport, de restauration ou d’hébergement relatifs à ses missions. Des règles spécifiques encadrent ce type de charges ; elles sont à connaître pour une bonne gestion de la comptabilité en EURL.
Amortissements et investissements
Certaines dépenses de l’EURL ne peuvent pas être déduites immédiatement, car elles concernent des immobilisations durables destinées à servir l’activité sur plusieurs années (ex : travaux d’aménagement). Considérés comme des investissements, ces achats doivent être amortis.
L’amortissement consiste à répartir le coût du bien sur sa durée d’utilisation estimée (souvent entre 3 et 10 ans), ce qui permet de déduire chaque année une fraction du montant du bien du résultat imposable.
Charges spécifiques et obligations administratives
Tenue de la comptabilité et dépôt des comptes
Les obligations comptables en EURL sont conséquentes et peuvent engendrer des coûts spécifiques. L’EURL doit tenir une comptabilité complète et déposer ses comptes annuels. Pour s’assurer de la conformité des démarches, il est souvent nécessaire de recourir aux services d’un expert-comptable, de souscrire à un logiciel comptable ou de se tourner vers une solution globale comme Hiway, proposant des services de gestion en ligne.
Assurance responsabilité civile et autres protections
Même si elle n’est pas toujours obligatoire, l’assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro) est fortement recommandée quelle que soit l’activité exercée. D’autres garanties (ex. : assurance décennale dans le bâtiment) peuvent aussi être nécessaires selon le secteur.
Frais de greffe et formalités juridiques
Des frais administratifs sont à prévoir pour la création d’une EURL mais aussi pour toute modification structurelle :
- Frais de greffe (environ 40 euros à la création).
- Publication d’une annonce légale dans un Shal (support habilité à recevoir des annonces légales) moyennant un coût autour de 120-150 euros.
D’autres frais de greffe peuvent s’appliquer pour certaines démarches, comme le dépôt des comptes annuels (environ 45 euros en 2025).
Comparaison avec d’autres statuts
EURL vs micro-entreprise : plus de charges, mais plus de déductions
La micro-entreprise offre un régime simplifié, mais aucune déduction de frais réels n’est possible. Un abattement forfaitaire pour charges s’applique automatiquement (71 % pour les activités de ventes ou de fourniture de logement ; 50 % pour les prestations de services BIC ; 34 % pour les prestations de services BNC).
L’EURL, elle, supporte plus de formalités, mais permet de déduire toutes les charges professionnelles. Passer de micro-entreprise à EURL peut ainsi être un plan d’attaque pertinent lorsque les charges professionnelles deviennent conséquentes.
EURL vs SASU : différences sociales et fiscales
Le président rémunéré d’une SASU relève du régime des assimilés salariés, ce qui implique des charges sociales plus élevées qu’en EURL, mais offre une meilleure protection sociale.
EURL ou SASU offrent tous deux une certaine souplesse fiscale. La SASU est assujettie par défaut à l’IS, mais peut opter volontairement pour l’IR. Cependant, ce choix ne peut s’appliquer que pendant 5 exercices au maximum, tandis que l’EURL peut opter indéfiniment pour l’IS.
Quand l’EURL est-elle plus avantageuse ?
En termes de charges, l’EURL est intéressante quand :
- Le gérant souhaite maîtriser ses cotisations sociales.
- L’activité génère des frais importants.
Établir un business plan rigoureux vous permettra d’évaluer précisément vos charges pour déterminer si ce statut est le plus avantageux.
Ce statut présente aussi d’autres avantages, comme la séparation claire entre patrimoine personnel et professionnel et l’évolutivité. Autant de raisons qui peuvent pousser les indépendants à passer d’EI à EURL !
FAQ
Quelles sont les charges sociales en EURL ?
Elles incluent les cotisations maladie, retraite, allocations familiales, CSG/CRDS et invalidité. Leur taux global varie entre 40 et 45 % de la rémunération nette du gérant TNS.
L’EURL paie-t-elle plus de charges qu’une micro-entreprise ?
Pas forcément : tout dépend du montant de la rémunération et du schéma social et fiscal choisi. Surtout, l’EURL permet de déduire ses frais réels, contrairement au régime micro.
Quels frais sont déductibles en EURL ?
Tous les frais professionnels justifiés liés à l’activité : loyer, matériel, abonnements, honoraires des prestataires, repas, déplacements, assurances, amortissements… Lorsque l’EURL opte pour l’IS, les rémunérations et charges sociales sont également déductibles.
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