SASU ou Micro entreprise : quel statut choisir ?
Au moment de créer ton entreprise, et donc te lancer en freelance, tu dois choisir un statut juridique. Ce dernier encadre tes obligations fiscales, comptables et détermine par la même occasion ton statut social en tant que dirigeant. Cette étape de création d’entreprise est donc l’une des plus importantes !
Parmi les deux statuts les plus prisés par les “solopreneurs”, nous retrouvons la SASU et la micro-entreprise. Nous t’expliquons leurs différences pour que tu fasses le choix le plus adapté à ta situation.
Définition d’une SASU
La Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU), “petite sœur” de la SAS, est une forme de société de capitaux. Cela signifie que l’entreprise possède sa propre personnalité juridique et est une entité distincte de son créateur. Créer une SASU implique de respecter un certain nombre de formalités strictes, comme la rédaction des statuts et l'apport d'un capital social.
Avec la SASU, tu bénéficies de plus de flexibilité pour optimiser ta rémunération et développer ton activité. Tu devras également te conformer à des obligations comptables et fiscales assez rigoureuses.
Définition d’une micro-entreprise
La micro-entreprise, anciennement appelée auto-entreprise, n'est pas un statut juridique en soi, mais un régime fiscal et social applicable à l'entreprise individuelle.
Dans ce cadre, toi et ton entreprise ne faites qu'un, ce qui simplifie les démarches : pas besoin de rédiger de statuts ni de constituer un capital social. Tu dois simplement respecter des seuils de chiffre d'affaires :
- 77 700 € pour les activités libérales et les prestations de services commerciales ou artisanales ;
- 188 700 € pour les activités de vente de biens.
Si ces seuils sont dépassés deux années consécutives, tu es automatiquement exclu de ce régime.
En micro-entreprise, la comptabilité est extrêmement simplifiée, mais tu ne peux pas déduire tes charges. Ta marge de manœuvre est donc particulièrement limitée.
💡 Le patrimoine personnel et professionnel d’une micro-entreprise est séparé depuis mai 2022. Cela signifie que tes dettes professionnelles n’ont pas d’impact sur ton capital personnel.
Quel statut choisir pour optimiser sa rémunération ?
La SASU offre une grande flexibilité pour ajuster ta rémunération en fonction de tes besoins. Voici quelques options possibles :
- te verser un salaire régulier ;
- combiner salaire et dividendes pour équilibrer revenus et charges sociales ;
- te rémunérer uniquement en dividendes (⚠️attention, ces revenus sont soumis à l'impôt mais échappent aux cotisations sociales ; veille donc à disposer d'une couverture sociale adéquate ailleurs) ;
- ne pas te rémunérer du tout si tu préfères réinvestir les bénéfices dans l'entreprise.
Cette gestion flexible des revenus est d'autant plus avantageuse que les rémunérations peuvent être déduites du résultat de ta SASU, te permettant ainsi de réduire la charge fiscale en jouant sur l'équilibre entre salaire et dividendes.
En plus de cela, la SASU te permet de déduire tes charges professionnelles de ton résultat imposable. Cette opération impossible en micro-entreprise contribue à diminuer ton impôt.
Cerise sur le gâteau : la SASU offre également la possibilité de réaliser des placements intéressants directement au nom de l'entreprise. Pour en savoir plus, notre coach en gestion de patrimoine Hiway est à ta disposition !
⚠️ En micro-entreprise tu seras beaucoup plus limité·e. En effet, tu te dégages un revenu à partir du chiffre d’affaires que tu génères, en prenant en compte tes taxes et cotisations. Tu n’as pas la possibilité d’opter pour une rémunération en dividendes, ni déduire tes frais professionnels ou faire des placements via l’entreprise.
Quel statut juridique choisir en fonction du régime social ?
Si tu souhaites avoir une protection optimale, nous te recommandons la SASU qui te couvre - presque - comme si tu étais salarié·e.
La micro-entreprise t'octroie une couverture sociale de qualité seulement si tu génères du chiffre d’affaires.
Explications en détails 👇
Le statut social d’assimilé-salarié en SASU
En tant que dirigeant de SASU, tu bénéficies du régime général de la Sécurité sociale en tant qu’assimilé-salarié. Ce statut t'offre une protection sociale comparable à celle des salariés, comprenant :
- Couverture complète maladie et maternité : identique à celle des salariés, elle assure une excellente prise en charge des soins médicaux.
- CSG et CRDS : contributions sociales spécifiques déduites de ta rémunération.
- Régime d’invalidité et décès : protection incluse en cas d’invalidité ou de décès.
- Indemnités journalières : en cas d’arrêt de travail, tu peux percevoir des indemnités journalières sous certaines conditions.
- Retraite : tu cotises pour la retraite de base et complémentaire, avec des cotisations plus élevées qui garantissent une pension plus avantageuse.
En revanche, a contrario d’un salarié, le président de SASU ne bénéficie pas de l'assurance chômage (tu ne cotises pas à France Travail et tu n’as donc pas d'allocation de chômage en cas d'arrêt de l'activité).
Les charges sociales pour un dirigeant assimilé salarié représentent entre 60 et 80 % de sa rémunération brute ( 40 à 50% pour les charges patronales et 20 à 25% pour les charges salariales). Cependant, tu peux bénéficier de l'Acre (sous réserve de remplir les conditions requises).
🩺 Tu peux investir dans une mutuelle et une prévoyance pour être tranquille en cas d’accident ou de maladie ! Hiway a un partenariat avec AXA pour te proposer une formule personnalisée.
Le statut social de Travailleur non salarié (TNS) en micro-entreprise
En micro-entreprise, tu relèves du régime social des indépendants en tant que Travailleur non salarié (TNS).
Ton régime social, appelé "micro-social", simplifie le calcul et le paiement des cotisations et contributions sociales obligatoires, avec des taux spécifiques en 2024 :
- 23,1 % pour les prestataires de services relevant du régime général (BNC).
- 23,2 % pour les prestataires de services relevant de la Cipav (BNC).
- 21,2 % pour les prestataires de services commerciaux ou artisanaux (BIC).
- 12,3 % pour la vente de marchandises (BIC).
Ces cotisations couvrent les éléments suivants :
- l’assurance maladie, maternité, et indemnités journalières ;
- la CSG et CRDS : Contributions sociales applicables.
- le régime d’invalidité et décès ;
- la contribution à la formation professionnelle
- la retraite de base et complémentaire
Toutefois, si tu ne réalises pas de chiffre d'affaires, tu ne cotises pas et donc ne bénéficies pas de la couverture associée.
Modalités de création d’entreprise : quelles différences ?
Les démarches de création d’entreprise en SASU
La SASU est une forme structurante de ton activité. Par conséquent, créer une SASU nécessite de suivre des étapes formelles de création d’entreprise. Tu dois :
- rédiger des statuts qui déterminent les règles de fonctionnement de la société ;
- faire un apport en capital social (à partir de 1€) sur ton compte bancaire professionnel ;
- publier une annonce légale dans un journal d’annonces légales ;
- immatriculer la SASU sur le guichet unique de l’INPI ;
- t’enregistrer au Registre du commerce et des sociétés (RCS) ou Registre national des entreprises (RNE) ;
- obtenir ton extrait Kbis.
Tu te sens dépassé·e par toutes ces démarches ? L'équipe d'Hiway prend en charge la création de ton entreprise, te permettant ainsi de te lancer en toute sérénité. 🧘
Les démarches de création d’entreprise en micro-entreprise
Forcément, créer ton entreprise est une démarche beaucoup plus simple et peu (ou pas) onéreuse.
Tu dois principalement immatriculer ton entreprise sur le guichet unique de l’INPI, t’enregistrer sur le bon registre, et ouvrir un compte bancaire dédié ton activité à partir de 10 000 € de chiffres d’affaires deux années consécutives.
Quelles sont les obligations comptables de chaque statut ?
Les obligations comptables et fiscales en SASU
La SASU nécessite de gérer une comptabilité rigoureuse et détaillée, comprenant l'enregistrement de toutes les opérations financières. Tes obligations incluent notamment :
- Tenir ta comptabilité : avec ta SASU, tu dois comptabiliser toutes les opérations de crédit, de débit, les recettes de vente, les règlements de factures, et les paiements de salaires. Chaque opération financière doit être enregistrée chronologiquement dans des livres comptables.
- Tenir des livres comptables obligatoires : une SASU doit tenir au moins deux livres comptables :
- Le livre-journal : registre chronologique de toutes les opérations financières.
- Le grand livre : il regroupe toutes les opérations selon le plan comptable de la SASU.
- Établir des comptes annuels : chaque année, la SASU doit établir et déposer trois documents financiers :
- le bilan comptable qui présente le patrimoine de la société à la clôture de l'exercice.
- le compte de résultat qui recense tous les produits et charges de l’année.
- l'annexe légale qui complète les informations du bilan et du compte de résultat. Cette annexe peut être facultative ou simplifiée selon la taille de la SASU.
- Déposer des comptes : les comptes annuels doivent être déposés au greffe du tribunal de commerce dans les 7 mois suivant la clôture de l’exercice. Ce dépôt doit inclure le bilan comptable, le compte de résultat, et l’annexe légale, et il est soumis à des amendes en cas de non-respect.
- Remplir une liasse fiscale et une déclaration de revenus au titre des tes impôts à l’IR.
- Remplir une liasse fiscale et payer l’impôt à l’IS.
☝️ Hiway s’occupe de l’ensemble de ces obligations pour que tu puisses uniquement te concentrer sur tes missions.
Les obligations comptables et fiscales en micro-entreprise
En micro-entreprise, comme nous l’avons déjà précisé, les obligations comptables et fiscales sont minimes (mais pas inexistantes !). Pour assurer une gestion transparente et conforme aux réglementations, tu dois :
- Déclarer ton chiffre d’affaires à l’Urssaf mensuellement ou trimestriellement, selon le choix effectué lors de la création de l'activité.
- Tenir un livre de recettes : il est obligatoire de tenir à jour un livre des recettes encaissées, qui doit inclure le montant, l’origine des recettes, le mode de règlement, et les références des justificatifs.
- Facturer : pour chaque vente ou prestation de service, une facture doit être remise aux clients professionnels. Les factures et les notes doivent contenir des mentions obligatoires et être conservées pendant 10 ans.
- Déclarer tes revenus via la 2042-C-Pro pour régler tes impôts.
Conclusion : quel statut choisir entre la SASU et la micro-entreprise ?
Dans quels cas opter pour une SASU ?
Si tu souhaites optimiser tes revenus
La SASU te permet de gérer ta rémunération de manière optimale, en choisissant entre salaire, dividendes ou une combinaison des deux. Cette flexibilité te permet de maximiser ton revenu net à partir de ton taux journalier moyen.
En plus la SASU offre la possibilité de déduire tes dépenses professionnelles et de réaliser des placements financiers directement via l’entreprise, ce qui peut offrir des opportunités d’investissement intéressantes.
Si tu perçois encore des allocations chômage
Opter pour une SASU peut être avantageux si tu es encore bénéficiaire d'allocations chômage. Tu pourras potentiellement cumuler tes allocations chômage avec ton revenu de SASU, sous certaines conditions, ce qui te permet de sécuriser tes revenus pendant la phase de lancement de ton entreprise.
Si tu comptes faire croître ton activité ultérieurement
La SASU est particulièrement adaptée si tu prévois de booster ton chiffre d’affaires puisque tu n’es pas limité·e en matière de seuils. Tu peux donc enchaîner les projets comme tu le souhaites et augmenter tes tarifs si besoin !
C’est également un statut juridique à choisir si tu veux intégrer des associés ou des investisseurs à l’avenir. La structure de la SASU permet une évolution facile vers une SAS (Société par Actions Simplifiée) lorsque tu souhaites t’associer. Cette flexibilité est idéale si tu envisages de faire évoluer ton entreprise et de partager la direction ou le capital avec d’autres partenaires.
Si tu veux une protection santé optimale
En tant qu’assimilé-salarié, tu continueras également à bénéficier d’une protection sociale similaire à celle des salariés, ce qui peut faciliter la transition vers une activité indépendante.
Dans quels cas opter pour la micro-entreprise ?
Si tu veux tester un projet facilement
La micro-entreprise est idéale pour tester une idée ou un projet avec un minimum de formalités et de risques financiers. Ce régime simplifié permet de démarrer une activité sans avoir à investir beaucoup de temps ou d'argent dans les démarches administratives. C'est une excellente option si tu souhaites vérifier la viabilité de ton projet sans t'engager dans des structures plus complexes.
Si tu n’as pas d’objectifs de croissance ou n’as pas un chiffre d'affaires élevé
Si tes objectifs ne prévoient pas une croissance rapide ou si ton chiffre d'affaires estimé reste modeste, la micro-entreprise est une option pratique. Ce régime est conçu pour les petites entreprises avec des seuils de chiffre d'affaires relativement bas. Il est simple à gérer avec une comptabilité allégée et des charges sociales réduites. Si tu prévois que ton activité restera à “petite échelle”, ce régime te permettra de bénéficier d’une gestion simplifiée et d’une protection sociale de base.
Comment passer d’une micro-entreprise à SASU ?
Si tu as déjà ta micro-entreprise et que tu souhaites faire passer ton activité à un niveau supérieur, tu dois :
- Fermer ta micro-entreprise sur le guichet unique de l’INPI
- Créer ta SASU en suivant les étapes clés : rédaction des statuts, apport en capital social, immatriculation de la société, publication dans un journal d’annonces légales…
- Si tu avais un patrimoine professionnel avec ta micro-entreprise, tu peux le transférer.
De nouveau, l’équipe d’Hiway t’aide pas à pas dans tes démarches (même pour fermer ta micro).
SASU ou micro-entreprise : tableau de synthèse
Critères | SASU | Micro-entreprise |
Nature juridique | Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) | Entreprise individuelle |
Responsabilité | Limitée aux apports | Patrimoine personnel et professionnel séparé |
Capital social | Obligatoire, montant librement fixé | Aucun capital social requis |
Formalités de création | Complexes (rédaction de statuts, dépôt de capital, immatriculation, etc.) | Simples (déclaration en ligne) |
Imposition | Impôt sur les sociétés (IS), possibilité d’IR sur cinq exercices | Impôt sur le revenu (IR) seulement |
Régime social | Assimilé salarié | Travailleur non salarié (TNS) |
Cotisations sociales | Entre 65 et 80 % de la rémunération brute | Calculées en pourcentage du chiffre d'affaires (CA) |
Couverture sociale | Complète : maladie, maternité, retraite, invalidité, décès (en dehors du chômage) | Moins complète, proportionnelle aux cotisations versées |
Gestion comptable | Comptabilité complète (bilan, compte de résultat) | Comptabilité simplifiée (livre de recettes, facturation) |
Facilité de gestion | Plus complexe | Très simple |
Possibilité de croissance | Élevée (possibilité d'ajouter des associés, lever des fonds…) | Limitée par les seuils de chiffre d'affaires |
Activités possibles | Toutes (avec quelques exceptions réglementées) | Certaines activités exclues (ex. activités agricoles, agents immobiliers) |
Transition vers un autre statut | Possible mais nécessite une transformation (procès verbal, modification des statuts, formalités à remplir) | Possible mais nécessite la fermeture de l’entreprise individuelle |
Avantages | Protection sociale élevée, responsabilité limitée, adaptable pour la croissance | Gestion simplifiée, faible coût de création, flexibilité pour tester une activité |
Inconvénients | Formalités lourdes, coûts de création et de fonctionnement élevés | Limite de CA, charges sociales basées sur le CA, pas de déduction des charges réelles |
Simule ton revenu de freelance
En moyenne, les freelances Hiway gagnent 7100 € nets / mois avant IR