Demande d’ARE : ce qu’il faut savoir pour en bénéficier

Vous envisagez de devenir indépendant après une rupture de contrat ou la perte de votre emploi salarié ? L’Allocation chômage d’aide au retour à l’emploi (ARE), versée par France Travail, peut vous aider à sécuriser cette transition. Sous réserve de remplir certains critères, elle vous permet de maintenir un revenu pendant la création de votre entreprise. Montant, durée, démarches, cumul avec un travail salarié ou passage à l’ARCE : l’équipe Hiway vous explique tout pour bien comprendre comment faire une demande d’ARE.
En résumé :
- L’ARE est une allocation versée par France Travail (ex Pôle Emploi) aux personnes privées d’emploi de manière involontaire.
- Pour y avoir droit, il faut remplir des conditions d’affiliation et être inscrit comme demandeur d’emploi.
- Elle permet de toucher des allocations pendant une période de recherche d’emploi, de formation ou de création d’entreprise.
- Le montant dépend de votre ancien salaire. La durée varie selon votre âge et votre parcours professionnel.
- Depuis avril 2025, le cumul avec une activité indépendante est limité à 60 % des droits restants.
Définition de l’allocation chômage
L’Allocation chômage d’aide au retour à l’emploi est un revenu de remplacement versé aux personnes privées de travail de manière involontaire. Cette allocation est gérée par France Travail (anciennement Pôle emploi) et fait partie du dispositif d’assurance chômage.
L’objectif de l’ARE est de soutenir financièrement les demandeurs d’emploi pendant leur recherche d’un nouvel emploi, d’une formation ou dans le cadre d’un projet de création d’entreprise. Si c’est votre cas, elle vous permettra ainsi d’amortir les conséquences économiques liées à la perte d’un emploi, tout en vous accompagnant la reprise d’un emploi.
Contrairement à certaines aides sociales universelles, c’est une prestation contributive : pour avoir droit aux allocations, vous devez avoir cotisé via votre emploi précédent !
Qui peut en bénéficier ?
L’ARE s’adresse aux demandeurs d’emploi ayant perdu leur travail de manière involontaire (licenciement, rupture conventionnelle, fin de CDD…). Elle ne s’applique pas si vous avez démissionné, sauf dans des cas particuliers dits de “démission légitime”.
Pour bénéficier de cette allocation, vous devez remplir plusieurs conditions (détaillées plus loin), notamment avoir suffisamment travaillé au cours des dernières années, être inscrit(e) comme demandeur d’emploi et résider en France.
👉 Envie de créer votre entreprise après l’arrêt de votre emploi salarié ? Découvrez le guide complet sur la création d’entreprise préparé par l’équipe Hiway : statuts juridiques, démarches d’immatriculation, conseils concrets… tout y est pour démarrer sereinement.
ARE, ARCE et activité entrepreneuriale : quelles différences ?
Lorsque vous créez votre structure en freelance ou en société, et que vos droits à allocations chômage sont ouverts, deux dispositifs s’offrent à vous :
- L’ARE mensuelle, versée chaque mois, et qui peut être cumulée avec vos revenus non professionnels (dans certaines limites.)
- L’ARCE, ou aide à la reprise ou à la création d’entreprise qui permet de recevoir une partie de vos droits au chômage sous forme de capital (en deux versements.)
Le choix entre les deux dépendra principalement d’un besoin de trésorerie immédiat ou non.
Quelles sont les conditions pour percevoir l’ARE ?
L’allocation n’est pas versée automatiquement à tout demandeur d’emploi : elle répond à un ensemble de conditions d’éligibilité, liées à votre situation professionnelle passée, la nature de votre contrat, votre inscription à France Travail et votre disponibilité pour travailler.
Durée d’affiliation minimale
Pour ouvrir vos droits, vous devez avoir travaillé au moins 6 mois (130 jours ou 910 heures) au cours des 24 derniers mois précédant la fin de votre contrat de travail (36 mois si vous avez plus de 53 ans).
Cette condition d’affiliation concerne tous les types de contrats : CDI, CDD, missions d’intérim… Notez également que les périodes assimilées à du travail (maladie professionnelle, congé maternité, formation rémunérée, etc.) peuvent aussi être prises en compte.
Types de ruptures de contrat éligibles
Seules les situations de perte involontaire d’emploi ouvrent droit à l’ARE. Cela inclut :
- Le licenciement (économique ou personnel, sauf faute lourde).
- La rupture conventionnelle, si elle respecte bien la procédure légale.
- La fin de CDD ou de mission d’intérim.
Certaines démissions légitimes (suivi de conjoint, reconversion, non-paiement du salaire, etc.)
Inscription à France Travail (ex-Pôle emploi)
Autre étape obligatoire : vous inscrire à France Travail comme demandeur d’emploi dans les 12 mois suivant la fin de votre contrat.
Cette inscription permet d’activer vos droits, mais aussi de justifier d’une recherche active d’emploi ou de création d’entreprise. Pour bénéficier des aides de France Travail, vous devrez ensuite :
- Actualiser chaque mois votre situation.
- Déclarer vos éventuels revenus.
- Rester en capacité de travailler.
Comment faire sa demande d’ARE ?
Voici les étapes clés à suivre pour déposer un dossier complet et augmenter vos chances d’un versement rapide.
Étapes clés à suivre en ligne ou en agence
- Inscrivez-vous sur le site de France Travail (ou en agence) dans les 12 mois suivant la fin de votre contrat de travail.
- Participez à l’entretien d’inscription, qui permet de faire le point sur votre situation et vos projets (recherche d’emploi, formation, création d’entreprise…).
- Actualisez votre situation chaque mois, une étape indispensable pour continuer à percevoir vos allocations. Sans actualisation mensuelle, le versement est suspendu automatiquement !
Pièces justificatives à fournir
Lors de votre demande, prévoyez à minima les documents suivants :
- Votre carte d’identité ou titre de séjour valide.
- Votre relevé d’identité bancaire (RIB).
- Votre attestation employeur (remise par votre ancien employeur à la fin du contrat).
- Une carte d’assurance.
Des éléments supplémentaires peuvent être demandés comme un justificatif de domicile, des fiches de paie, des indemnités de rupture conventionnelle…
Délais de traitement et de versement
Une fois votre dossier complet et validé par France Travail, plusieurs délais peuvent s’appliquer :
- Délai d’attente automatique : 7 jours (sauf si déjà appliqué dans les 12 mois).
- Différé d’indemnisation lié à vos congés payés non pris ou à des indemnités de rupture.
🗓️ À retenir : les allocations sont versées chaque mois, en général à partir du 1er du mois suivant l’actualisation de votre situation.
Calcul de l’ARE : montant et durée
Vous vous demandez combien vous allez toucher, et pendant combien de temps ? Le montant et la durée de versement de l’allocation dépendent de plusieurs facteurs : vos salaires précédents, votre âge, votre situation personnelle, ou encore votre éventuelle reprise d’activité.
Comment est calculé le montant ?
Le montant brut journalier est basé sur votre salaire journalier de référence (SJR).
Ce SJR se calcule à partir de vos rémunérations brutes perçues au cours des 24 derniers mois (36 mois si vous avez plus de 53 ans), divisées par le nombre de jours calendaires.
Exemple : Laura a perçu 50 000 € en deux ans. Son SJR est donc : 50 000 / 731 = 68,39 €.
Deux formules sont ensuite appliquées :
- 40,4 % du SJR + 13,11 €
- 57 % du SJR
C’est le montant le plus avantageux qui est retenu, dans la limite de 75 % du SJR et avec un minimum garanti de 31,97 € par jour.
Pour Laura :
- 40,4 % × 68,39 + 13,11 = 40,74 €
- 57 % × 68,39 = 38,98 €
C’est donc la première option qui sera retenue, car elle est plus avantageuse !
Quelle est la durée d’indemnisation ?
La durée dépend de votre âge et du temps travaillé. Voici les règles en vigueur depuis avril 2025 :
- Moins de 53 ans : jusqu’à 18 mois.
- 53-54 ans : 18 mois (plus de statut “senior” spécifique).
- 55-56 ans : 22,5 mois (685 jours).
- 57 ans et plus : 27 mois (822 jours)
Des règles spécifiques s’appliquent aux périodes de formation, aux contrats saisonniers ou aux cas de droit d’option (quand vous avez repris un emploi entre deux périodes de chômage).
Depuis février 2023, la durée d’indemnisation peut être réduite de 25 % si le taux de chômage est inférieur à 9 %, ce qui est actuellement le cas. Cela signifie, par exemple, qu’un droit de 24 mois peut être réduit à 18 mois.
Cas particulier : activité partielle ou reprise d’activité
Si vous retrouvez un travail salarié à temps partiel ou enchaînez des missions courtes tout en étant indemnisé, France Travail ajuste vos droits en fonction des revenus déclarés chaque mois.
Le cumul est possible, tant que vos revenus n’excèdent pas un certain seuil. Cette souplesse permet de reprendre pied progressivement sur le marché du travail, sans renoncer immédiatement à vos droits.
En revanche, depuis avril 2025, si vous créez une entreprise (SASU, micro-entreprise…), le cumul avec l’ARE est plafonné à 60 % de vos droits restants. Les 40 % restants ne seront versés qu’en cas de fermeture de votre activité indépendante. Cette règle s’applique même si vous ne vous rémunérez pas dans un premier temps.
ARE et création d’entreprise : cumul ou versement en capital ?
Cumul ARE + revenus d’activité
Si vous exercez une activité non salariée tout en percevant l’ARE, son versement dépend de la situation :
- Si vous ne dégagez aucun revenu, vous touchez l’intégralité de vos droits.
- Si vous percevez des revenus, France Travail déduit 70 % de ce montant de votre allocation, ce qui permet de cumuler partiellement activité et chômage.
- Si vos revenus sont trop élevés, l’allocation n’est pas versée.
Le total ne peut pas dépasser votre salaire journalier de référence, et une régularisation est faite une fois les revenus réels connus.
Cette solution est idéale si vous démarrez doucement et générez peu de revenus au début.
Basculer vers l’ARCE : quels avantages ?
L’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise) consiste à recevoir 60 % de vos droits restants, avec une déduction déduction de la participation de 3 % pour le financement des retraites complémentaires, sous forme de capital versé en deux fois :
- 50 % au début de votre activité.
- 50 % six mois plus tard, à condition que l’entreprise existe toujours et que vous n’ayez pas repris de CDI à temps plein.
Cette aide est particulièrement intéressante si vous avez besoin de trésorerie immédiate pour lancer votre activité.
Choisir la bonne option selon votre projet
Le choix dépend de votre profil, vos besoins et votre projet :
Situation | Option recommandée |
---|---|
Revenus faibles au démarrage | ARE |
Besoin rapide de trésorerie pour investir dans l’entreprise créée | ARCE |
Anticipation d’une rémunération rapide | ARCE |
Activité incertaine, à tester | ARE |
Vous hésitez encore sur l’ARE ou l’ARCE ? Les experts Hiway peuvent vous aider à faire le meilleur choix selon votre situation. Découvrez notre accompagnement comptable pour freelance et créateur d’entreprise.
Peut-on toucher l’ARE en créant son entreprise ?
Oui, sous conditions. Vous pouvez cumuler l’ARE avec les revenus générés par votre entreprise, à hauteur de 60 % des droits restants depuis avril 2025. Il est aussi possible d’opter pour le versement en capital via l’ARCE. Pour que tout soit en règle (et optimisé fiscalement), pensez à vous faire accompagner. Hiway propose justement un service complet pour gérer votre entreprise en freelance et sécuriser vos démarches.
Combien de temps faut-il pour recevoir l’ARE après l’inscription ?
Le délai de carence des demandeurs d’allocations est de minimum 7 jours entre l’inscription à France Travail (ex Pôle Emploi) et le moment où vous percevez les allocations. Le délai peut toutefois varier selon les congés payés, les RTT, les indemnités de ruptures perçues…
Quelle différence entre ARE et ARCE ?
L’allocation est versée mensuellement et peut être cumulée avec des revenus. L’ARCE est une aide aux demandeurs d’emploi sous forme de capital, versée en deux fois, correspondant à 60 % des droits à l’allocation chômage. Elle implique la fin du versement mensuel. Si vous hésitez entre les deux, notre comparatif ARE vs ARCE peut vous aider à y voir plus clair.
L’ARE est-elle imposable ?
Oui, elle est soumise à l’impôt sur le revenu (prélèvement à la source) ainsi qu’à plusieurs prélèvements sociaux (CSG, CRDS, etc.). Elle est à déclarer dans la rubrique “Autres revenus imposables”.
En moyenne, les freelances Hiway gagnent 7100 € nets / mois avant IR