Gérer mon activité en libéral

Création d’une SELARL : le guide complet pour les professions libérales

Vous exercez une profession libérale réglementée et souhaitez vous associer, protéger votre patrimoine ou simplement structurer votre activité ? La SELARL (Société d’Exercice Libéral à Responsabilité Limitée) est une option solide, pensée pour les libéraux. Mais comme toute société, elle a ses règles, ses avantages, ses contraintes et ses subtilités ! Dans cet article, on vous explique clairement ce qu’est une SELARL, qui peut l’utiliser, comment la créer, et si c’est vraiment le bon choix pour vous.

 

 

 

En résumé :

  • La SELARL est réservée aux professions libérales réglementées. 
  • Elle protège le patrimoine personnel des associés.
  • Son régime fiscal (IS) permet d’optimiser les revenus. L’option de l’IR est également possible sur 5 ans. 
  • Sa création implique plus de formalités qu’une entreprise individuelle.

Qu’est-ce qu’une SELARL ?

Définition et cadre juridique

 

La SELARL, ou Société d’Exercice Libéral à Responsabilité Limitée, est une forme de société pensée spécialement pour les professions libérales réglementées (médecins, avocats, experts-comptables, etc.). Elle regroupe obligatoirement entre 2 et 100 associés (personnes physiques ou morales) exerçant la même profession réglementée. 


Ce type de société s’inspire du fonctionnement de la SARL. En effet, la SELARL permet aux professionnels libéraux associés d’exercer leur activité en société tout en bénéficiant d’un cadre juridique sécurisé : la responsabilité des associés est limitée à leurs apports, ce qui protège leur patrimoine personnel.

Le gérant majoritaire de la SELARL est soumis au régime social des TNS (travailleurs non salariés rattachés à la sécurité sociale des indépendants ou SSI). Le gérant minoritaire est quant à lui assimilé-salarié (protection sociale prévue par le régime général de la Sécurité sociale.)

Ce statut juridique offre également une gestion encadrée par la loi et des possibilités intéressantes sur le plan fiscal et social. Elle impose toutefois des règles comme l’agrément par l’ordre professionnel concerné avant toute immatriculation (on y viendra !).

Il existe d’autres statuts juridiques pour votre Société d’exercice libéral (SEL) : la SELAS ou SELASU, la SELCA, la SELAFA… Chacune possède ses propres règles en matière de gouvernance.

Professions concernées

La SELARL est réservée aux professions libérales réglementées, c’est-à-dire celles qui relèvent d’un ordre professionnel et doivent respecter des règles déontologiques précises. 

Cela inclut notamment : 

  • Les professions de santé (médecins, chirurgiens-dentistes, infirmiers, kinésithérapeutes, orthophonistes…).
  • Les métiers du droit (avocats, notaires, huissiers de justice).
  • Les experts-comptables. 
  • Les architectes. 

Si vous êtes en profession réglementée, vous pouvez créer votre activité libérale sous cette forme afin de sécuriser votre exercice, partager les frais de fonctionnement, et structurer votre activité de manière pérenne. 

Pour les professionnels de santé en particulier, Hiway propose un accompagnement complet à chaque étape : rendez-vous sur notre page dédiée au médecin libéral.

SELARL unipersonnelle (SELARLU) : une option à connaître

Vous exercez seul(e), mais vous souhaitez tout de même bénéficier des avantages d’une société ? 

Regardez du côté de la SELARLU (Société d’Exercice Libéral à Responsabilité Limitée Unipersonnelle). Il s’agit de la version “solo” de la SELARL, qui reprend exactement les mêmes règles de fonctionnement, mais avec un seul associé.

À noter : la SELARLU impose plus de formalisme qu’une entreprise individuelle. Elle offre toutefois plus de leviers d’optimisation (choix du régime fiscal, déductibilité des frais, meilleure protection sociale via le statut de dirigeant).

Pourquoi créer une SELARL ?

Responsabilité limitée des associés

La protection du patrimoine personnel des associés est l’un des atouts majeurs de la SELARL. En cas de difficultés financières ou de dettes de la société, seuls les apports réalisés au capital social peuvent être engagés.


Autrement dit, vos biens personnels (logement, épargne…) ne peuvent pas être saisis pour rembourser les créanciers. Cette limitation de responsabilité offre une sécurité juridique précieuse, surtout dans les professions exposées à des risques ou contentieux (médical, juridique, comptable…).

Optimisation fiscale (IS)

Comme une SARL, la SELARL est soumise par défaut à l’impôt sur les sociétés (IS), ce qui peut être avantageux comparé à une imposition à l’impôt sur le revenu. 

Avec ce régime, les bénéfices sont :

  1. Taxés au niveau de la société.
  2. Les rémunérations ou dividendes sont ensuite versés aux associés (ils peuvent être optimisés en fonction de votre situation personnelle.)
Il est également possible d’opter temporairement pour l’IR (impôt sur le revenu) pendant les cinq premières années d’activité si votre SELARL remplit les conditions.

Image professionnelle et crédibilité

Créer une SELARL renforce la crédibilité de votre cabinet

 

Ce statut confère une image structurée, sérieuse et professionnelle, rassurante pour vos clients, vos partenaires (banques, fournisseurs) et même les autres membres de votre profession. C’est donc un vrai atout si vous souhaitez contracter un prêt bancaire professionnel par exemple !

Étapes de création d’une SELARL

Rédaction des statuts

La première étape consiste à rédiger les statuts de votre SELARL. Ces derniers définissent les règles de fonctionnement de la société : répartition du capital, pouvoirs du gérant, modalités de prise de décision, entrée ou sortie d’un associé, etc.

Ils doivent notamment mentionner :

  • La dénomination sociale de la SELARL.
  • L’adresse du siège social.
  • L’objet de la société (activité exercée).
  • Le montant du capital social.
  • L’identité des associés et du ou des gérants.
  • Les modalités de répartition des parts sociales.
  • La durée de vie de la société (99 ans maximum)

Vous pouvez rédiger vos statuts seul, mais il est souvent recommandé de vous faire accompagner, surtout pour bien anticiper les cas de conflits ou de cession de parts ! L’équipe d’Hiway peut vous aider à sécuriser cette étape clé, en vous apportant un accompagnement juridique adapté à votre profession libérale et aux exigences de votre ordre professionnel.

Vous êtes médecin libéral ? Consultez notre guide pour choisir le statut juridique qui correspond le mieux à votre activité et vos projets.

Apports au capital social

Vous pouvez créer une SELARL avec 1 euro symbolique. Un capital plus conséquent peut néanmoins rassurer vos partenaires financiers.

Les apports peuvent être :

  • En numéraire (sommes d’argent versées sur un compte bancaire bloqué).
  • En nature (biens matériels ou immatériels, évalués et apportés à la société)

Dès la création, au moins 20 % des apports en numéraire doivent être versés immédiatement. Le reste doit pouvoir être libéré - c’est-à-dire effectivement versé sur le compte bancaire de la société - dans un délai de 5 ans après l’immatriculation.

Attention : si un apport en nature dépasse 30 000 € ou si l’ensemble des apports en nature représente plus de 50 % du capital, un commissaire aux apports devra obligatoirement intervenir pour évaluer ces biens.

Publication d’un avis dans un journal d’annonces légales

Avant d’être immatriculée, votre société doit faire l’objet d’une publication dans un journal d’annonces légales (JAL), dans le département du siège social. Cette formalité a pour but d’informer les tiers de la création de votre SELARL.

L’annonce doit notamment mentionner le statut juridique (SELARL), la dénomination sociale ou encore l’adresse du siège et l’identité des gérant(e)s. 

Une fois l’avis publié, le journal vous remet une attestation à joindre au dossier d’immatriculation.

Immatriculation et dépôt au greffe

Vous devez enfin immatriculer votre SELARL sur le guichet unique de l’INPI. Ce dépôt permet de créer officiellement la société et d’obtenir un extrait Kbis, la carte d’identité d’entreprise. 

Vous devrez fournir en plus certaines pièces comme les statuts signés, ou encore un justificatif de domiciliation du siège social.

Quel est le coût pour créer une SELARL ?

Coût de l’immatriculation d’une SELARL

L’immatriculation de votre SELARL au Registre du commerce et des sociétés (RCS) engendre un coût fixe. 

En 2025, ce montant s’élève à 37,45 €, à régler directement sur le site du guichet unique (INPI).

Frais de greffe et publication

Avant l’immatriculation, vous devez publier un avis de constitution de votre SELARL dans un journal d’annonces légales (JAL). 

Cette publication coûte en moyenne entre 150 € et 300 €, selon la longueur de l’annonce et les tarifs du journal. Ce montant est à régler directement auprès du JAL et une attestation vous sera remise pour compléter votre dossier d’immatriculation.

Honoraires d’un expert juridique et comptable

Si vous choisissez de vous faire accompagner, les honoraires d’un avocat ou d’un expert-comptable varient généralement entre 200 € et 1 500 €, selon la complexité de votre projet et le niveau de prestation. 

Il est aussi recommandé d’anticiper les frais de comptabilité une fois la SELARL créée. Un comptable pour médecin libéral ou pour toute autre profession réglementée peut vous faire gagner un temps précieux et optimiser vos déclarations fiscales.

Chez Hiway, en plus d’un accompagnement complet pour votre activité, vous bénéficiez de l’expertise d’un expert-comptable dédié, formé aux spécificités des professions libérales et à leur statut juridique à un coût ultra-compétitif !

Quelles sont les obligations comptables et fiscales ?

Comptabilité et bilan annuel

En tant que société soumise à l’IS, la SELARL est tenue à une comptabilité d’engagement complète. Chaque année, vous devrez : 

  • Établir les comptes annuels avec un bilan comptable, un compte de résultat et des annexes comptables. 
  • Convoquer une assemblée générale pour les approuver et générer un PV d’AG. 

Pour gagner du temps et sécuriser vos déclarations, vous pouvez faire appel à un comptable pour indépendant qui connaît les obligations propres aux professions libérales (le cabinet de comptabilité d’Hiway est là pour vous !). 

En plus de tenir vos comptes, ce professionnel pourra vous aider à mieux optimiser la rémunération du gérant (entre salaire et dividendes), en tenant compte de votre situation personnelle.

Imposition à l’IS et possibilité de rémunération + dividendes

Par défaut, la SELARL est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS), à l’instar d’une SARL. 

Cela signifie que les bénéfices sont d’abord imposés au niveau de la société (avec un taux de 15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfice, puis 25 % au-delà), puis redistribués aux associés sous forme de rémunération ou de dividendes. 

Cette structure permet d’adapter la fiscalité à votre stratégie patrimoniale : le gérant peut ainsi percevoir un salaire et/ou des dividendes. Les dividendes versés au gérant majoritaire sont soumis aux cotisations sociales et : 

  • À la flat tax (30 %) ou ; 
  • Au barème progressif avec abattement de 40 %, selon le choix de l’associé.

Bon à savoir : durant les cinq premières années, vous pouvez opter temporairement pour une imposition à l’impôt sur le revenu (IR) si cela est plus avantageux, en fonction de vos revenus globaux.

Aussi, le régime de TVA en SELARL est similaire au régime applicable en SARL : si vous dépassez un seuil de chiffre d’affaires, vous êtes redevable de la TVA sur les pratiques éligibles.
Important : Depuis le 1er janvier 2024, les associés exerçant dans une SELARL (ou autre SEL) sont désormais imposés en BNC (bénéfices non commerciaux) pour leur rémunération liée à l’activité libérale, qu’on appelle “rémunération technique”. Avant, cette rémunération était traitée comme un salaire, ce qui ouvrait droit à la déduction forfaitaire de 10 % pour frais professionnels. Ce n’est plus le cas avec le passage au régime BNC, qui ne prévoit pas cette déduction.

Déclaration à l’Ordre ou au Conseil professionnel

Avant d’exercer au sein de la SELARL, vous devez obligatoirement déclarer la société à l’Ordre ou au Conseil professionnel dont vous dépendez (Ordre des médecins, des avocats, des experts-comptables, etc.). 

Dans la plupart des cas, l’immatriculation au RCS ne peut être validée qu’après avoir obtenu un agrément ou une inscription sur la liste ou le tableau de votre ordre. Les démarches à accomplir varient selon les professions : il est donc indispensable de se rapprocher de votre instance pour connaître les formalités exactes (dépôt des statuts, formulaire de demande, autorisation de domiciliation…).

Avantages et limites de la SELARL

Avantages : sécurité, crédibilité, fiscalité

Créer une SELARL présente de nombreux atouts pour les professions libérales :

  • Responsabilité limitée : en cas de dettes, les associés ne sont responsables qu’à hauteur de leurs apports. Leur patrimoine personnel est protégé.
  • Image professionnelle : la forme de la société inspire plus confiance qu’une entreprise individuelle. Elle renforce la crédibilité de votre cabinet (utile si vous avez besoin d’investissements externes !)
  • Optimisation fiscale :
    • Possibilité de choisir entre l’IS (impôt sur les sociétés) et l’IR (impôt sur le revenu) durant les 5 premières années.
    • Flexibilité dans la rémunération du gérant : salaire ou dividendes, selon la stratégie patrimoniale choisie.
  • Encadrement juridique clair : comme pour une SARL, son fonctionnement apporte un cadre sécurisant aux associés, notamment minoritaires.

Inconvénients : formalisme, coûts de création et de gestion

La SELARL présente aussi certaines contraintes à anticiper :

  • Formalisme important : rédaction de statuts obligatoires, tenue d’une comptabilité complète (bilan, compte de résultat…), assemblée générale annuelle pour l’approbation des comptes. Un accompagnement comptable comme celui que propose Hiway est donc le bienvenu ! 🤗
  • Coûts de création : publication dans un journal d’annonces légales (150 à 300 €), frais d’immatriculation (environ 37 €), éventuels honoraires pour l’accompagnement juridique ou comptable. Bref : la SELARL coûte plus chère que le micro-BNC ou l’entreprise individuelle classique.
  • Règles strictes : l’objet social doit se limiter à une seule profession réglementée, nécessité d’un agrément ou d’une inscription à l’ordre professionnel avant l’immatriculation.

SELARL ou autre statut ? Comparatif

SELARL vs entreprise individuelle

Vous hésitez entre la SELARL et l’entreprise individuelle (EI) pour exercer en libéral ? Voici les principales différences à connaître :

CritèresSELARLEntreprise individuelle (EI)
ResponsabilitéLimitée aux apports au capitalLimitée depuis 2022
Nombre d’associésDe 1 (SELARLU) à 100Un seul entrepreneur
FiscalitéIS par défaut, option IR possible 5 ansIR (ou micro-BNC si CA faible)
CréationFormalités complexes (statuts, capital, greffe…)Démarches simples et rapides
Crédibilité bancaireForte (forme sociétale rassurante)Moins valorisée par les partenaires
Évolution possibleFacile à ouvrir à d'autres associésImpossible à transformer sans changement de statut (fermer l’EI puis créer la société)

À retenir : la SELARL est plus adaptée pour les projets structurés ou à plusieurs associés, tandis que l’EI reste idéale pour démarrer seul avec peu de charges.

SELARL vs SCP ou SELAS

Si vous exercez une profession libérale réglementée, vous avez le choix entre plusieurs formes de sociétés :

  • SELARL
  • SCP (Société Civile Professionnelle)
  • SELAS (Société d’Exercice Libéral par Actions Simplifiée)

Ces structures permettent toutes d’exercer en société, mais elles diffèrent sur de nombreux points : fiscalité, responsabilité, régime social du dirigeant ou encore souplesse de fonctionnement.

Voici un comparatif pour y voir plus clair :

CritèresSELARLSCPSELAS
ResponsabilitéLimitée aux apportsIndéfinie et solidaireLimitée aux apports
FiscalitéIS (option IR temporaire possible)IR par défaut (IS option irrévocable)IS par défaut
Statut du dirigeant Gérant majoritaire = TNS (SSI)
Gérant minoritaire = assimilé-salarié (régime général)
TNSPrésident = assimilé salarié (régime général)
Souplesse des statutsFaible (règles encadrées par la loi)MoyenneForte (statuts très personnalisables)
Image perçueClassique, sécurisanteTraditionnelle, peu soupleModerne, dynamique
Protection des associésBonne protection des minoritairesMoins adaptée en cas de conflitBonne, avec plus de liberté contractuelle

FAQ

Quelles professions peuvent créer une SELARL ?

Les professions libérales réglementées relevant d’un ordre professionnel (médecins, avocats, notaires, etc.).

Quelle différence entre SELARL et SELAS ?

La SELARL est plus encadrée et affiliée au régime TNS ; la SELAS est plus souple et permet un statut assimilé-salarié au président.

Faut-il un expert-comptable pour gérer une SELARL ?

Faire appel à un comptable n’est pas obligatoire, mais vivement recommandé pour assurer la conformité et optimiser la gestion.

Combien de temps prend la création d’une SELARL ?

Comptez en moyenne 4 à 6 semaines selon les démarches et les délais du greffe.

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