Création de holding : tout ce qu’il faut savoir pour bien démarrer
Vous êtes indépendant en société et vous constatez une prise d’ampleur concrète de votre activité ? Que vous ayez plusieurs projets en tête, des investissements à gérer ou l’envie de mieux organiser votre croissance, la holding pourrait bien devenir votre meilleur allié cette année !
Créer une holding, c’est regrouper vos sociétés sous une même entité pour structurer votre développement, optimiser votre fiscalité et gagner en agilité. C’est un vrai levier stratégique, encore trop méconnu des freelances et indépendants en société.
Dans cet article, on vous explique comment mettre en place une holding pas à pas, les avantages concrets que vous pouvez en tirer, et on vous montre un cas pratique pour visualiser tout ce que ce montage peut débloquer pour votre activité. C’est parti !
En résumé :
- Créer une holding permet de structurer, optimiser et développer vos projets en société.
- La holding est un levier puissant pour alléger votre fiscalité, organiser plusieurs activités et préparer la transmission de votre patrimoine.
- Vous pouvez opter pour différents types de holding (passive, animatrice ou active) selon vos objectifs.
- La création implique plusieurs étapes (statuts, dépôt de capital, immatriculation…) mais peut être accompagnée par Hiway.
- Le montage est accessible en solo, sans capital minimum, et s’adapte aux freelances en société comme aux entrepreneurs ambitieux.
Qu’est-ce qu’une holding ?
Définition et rôle d'une holding
Une holding est une société dont l’objet principal est de détenir des participations (titres, parts ou actions) dans d’autres sociétés, appelées filiales. On parle aussi de "société mère", car elle contrôle tout ou partie du capital des “sociétés filles”.
Elle peut avoir un rôle strictement financier, ou bien intervenir activement dans la gestion de ces entreprises.
Différence entre holding passive et holding animatrice
Il existe plusieurs types de holdings, et le choix dépend étroitement de des objectifs de votre entreprise :
La holding passive (ou pure)
Ce type de holding se contente de détenir des titres dans d’autres sociétés et d’en percevoir les dividendes. Elle n’intervient ni dans la gestion, ni dans la stratégie des filiales. C’est un montage simple, que vous pouvez utiliser pour centraliser les revenus ou faciliter la transmission d’un patrimoine !
La holding animatrice
En plus de détenir des participations et titres, la holding animatrice intervient quant à elle activement dans la gestion de ses filiales.
Elle peut piloter la stratégie du groupe, mettre en commun des services (comptabilité, RH, juridique…), ou encore facturer des prestations. Elle est idéale pour structurer une croissance multi-activités ou mutualiser les fonctions supports.
La holding active (ou mixte)
La holding active ou mixte combine les fonctions d’une société mère avec une activité économique propre. Par exemple, vous pouvez créer une holding qui détient plusieurs filiales et exercer aussi une activité de conseil ou de formation. Ce modèle hybride convient bien aux entrepreneurs qui veulent rester opérationnels tout en développant un portefeuille d’investissements.
Pourquoi créer une holding ?
Créer une holding, c’est poser les bases d’un vrai projet de croissance, avec une structure claire et des leviers puissants pour aller plus loin, plus vite.
Avantages fiscaux
Le premier attrait de la holding réside dans l’optimisation fiscale qu’elle permet.
Deux régimes en particulier sont utilisés :
Le régime mère-fille
Le régime mère-fille permet à la holding (la société mère) de bénéficier d’un avantage fiscal majeur sur les dividendes perçus de ses filiales.
Concrètement, si elle détient au moins 5 % du capital d’une filiale, depuis deux ans minimum, et que les deux sociétés sont soumises à l’impôt sur les sociétés (IS), alors elle peut bénéficier d’une exonération d’impôt à hauteur de 95 % sur les dividendes reçus.
Cela signifie que seuls 5 % des dividendes sont réintégrés dans le résultat imposable de la holding, en tant que quote-part de frais et charges.
En clair : pour 5 000 € de dividendes versés par la filiale, seule une base de 250 € est soumise à l’IS.
Ce régime est particulièrement avantageux pour faire remonter la trésorerie vers la holding sans subir une double imposition. Il est donc incontournable dans une stratégie de croissance ou d’investissement.
Le régime d’intégration fiscale
Ce régime va encore plus loin en permettant de regrouper l’ensemble des résultats fiscaux des sociétés du groupe. Pour en bénéficier, la holding doit détenir au moins 95 % du capital et des droits de vote des filiales concernées, qui doivent toutes être soumises à l’IS.
L’idée est simple : les pertes d’une société peuvent venir compenser les bénéfices d’une autre. Cela permet de réduire l’assiette imposable globale du groupe et de mieux lisser les écarts de performance entre les entités.
Exemple : si une filiale A réalise 80 000 € de bénéfices et que la filiale B perd 50 000 €, le groupe ne sera imposé que sur les 30 000 € restants.
À noter : toutes les sociétés intégrées doivent impérativement clôturer leur exercice comptable à la même date. Ce régime nécessite donc un bon alignement comptable en amont.
😎 Si vous cherchez à optimiser votre rémunération tout en structurant votre activité, vous devez choisir le montage qui fait le plus sens. Demandez des conseils à l’équipe d’Hiway qui saura vous guider dans ce processus !
Gestion d'investissements et développement multi-activités
Créer une holding offre une structure souple pour piloter plusieurs activités. Elle permet à un entrepreneur de séparer juridiquement ses différents pôles d'activité, tout en gardant une vision globale.
C’est un excellent levier pour :
- Développer un portefeuille d’activités diversifiées.
- Investir dans de nouvelles entreprises.
- Lancer une activité complémentaire à moindre risque.
➡️ Si vous cherchez à structurer la croissance de votre entreprise, ou à diversifier vos projets, les solutions Hiway pour la gestion d’investissement sont conçues pour vous accompagner à chaque étape !
Transmission patrimoniale facilitée
La holding permet une organisation plus fluide de la transmission des titres de sociétés.
En cas de succession, vous pourrez transmettre des parts de holding plus simplement plutôt que si vous aviez des participations ou des titres dans plusieurs entreprises. Cela permet également de bénéficier d’abattements fiscaux grâce à des dispositifs comme le pacte Dutreil, en regroupant les titres dans une structure unique.
🏢 Vous envisagez une structure complémentaire pour gérer votre patrimoine immobilier ? Notre guide complet sur la SCI vous éclairera sur les bonnes pratiques à adopter.
Comment créer une holding ? Les grandes étapes
Choisir le type de holding
Avant de vous lancer, déterminez si votre holding aura un rôle passif, animatrice ou actif.
Cette décision aura un impact direct sur la rédaction des statuts, les conventions à mettre en place et le régime fiscal applicable. Gardez à l’esprit qu’une holding passive sera plus simple à gérer, mais offrira moins de leviers d’optimisation opérationnelle qu’une holding animatrice.
Rédiger les statuts adaptés
Comme pour toute création d’entreprise, les statuts sont l’acte fondateur de la holding. Ils doivent préciser la forme juridique choisie (SAS, SARL, SCI...), l’objet social, les modalités de gouvernance, la répartition du capital, les règles de cession de parts, et, dans le cas d’une holding animatrice, les missions et prestations proposées aux filiales.
Immatriculer la holding au registre du commerce
Comme toute entreprise, la holding doit être enregistrée via le guichet unique de l’INPI. Il faudra rassembler :
- Les statuts signés et datés.
- Un justificatif de domiciliation du siège social.
- Un certificat de dépôt du capital social.
- Une attestation de parution de l’annonce légale.
- La copie d’une pièce d’identité du dirigeant.
- Une déclaration de non-condamnation.
L’immatriculation donne naissance à la personne morale et permet d’obtenir un numéro SIRET.
🗞️ Pour officialiser la création de votre holding, vous devez publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales (JAL).
Mettre en place les conventions financières et juridiques nécessaires
Deux types de conventions doivent être anticipées :
- La convention de trésorerie, qui définit les modalités de circulation des fonds entre les entités du groupe.
- Les contrats de prestations de services, pour encadrer les relations commerciales entre la holding et ses filiales, en cas de prestations facturées.
Ces documents doivent être précis, équilibrés et conformes aux attentes de l’administration fiscale. Pour les rédiger dans les règles de l’art, mieux vaut s’appuyer sur un bon service d’expert comptable qui connaît parfaitement les enjeux d’un montage en holding.
Quelle structure juridique choisir pour une holding ?
Avant de vous lancer, il faut savoir que vous avez principalement trois options : la SAS/SASU, la SARL/EURL, la SCI ou la SA. Chacune a ses avantages, en fonction de votre activité, de votre besoin de souplesse, et de vos objectifs patrimoniaux.
La SAS ou la SASU
La SAS et la SASU sont souvent plébiscitées pour leur grande souplesse !
En effet, la SAS (ou SASU) permet d’organiser librement la gouvernance, de prévoir des clauses spécifiques dans les statuts ou un pacte d’actionnaires, et d’avoir un capital minimal librement fixé. Elle est un excellent choix pour les entrepreneurs qui veulent garder le contrôle, faire évoluer leur structure facilement, ou accueillir des associés dans le futur.
La SASU, version unipersonnelle de la SAS, est particulièrement adaptée aux freelances en société qui souhaitent évoluer vers un modèle plus stratégique.
La SARL (ou EURL si vous êtes seul)
La SARL et l’EURL imposent un cadre plus rigide, avec des règles de fonctionnement encadrées par la loi. Cela peut sembler plus contraignant, mais c’est aussi un gage de sécurité ! Elles sont souvent choisies pour les projets familiaux ou lorsque la personnalité des associés joue un rôle clé dans la gestion.
L’EURL reste une option rassurante pour se lancer en solo avec un statut reconnu, surtout si vous n’avez pas besoin d’une grande flexibilité.
La SCI
La société civile immobilière est spécifiquement conçue pour gérer un patrimoine immobilier. Elle permet de détenir, gérer et transmettre un ou plusieurs biens via une structure dédiée.
La SCI est particulièrement pertinente si vous souhaitez intégrer l’immobilier dans la stratégie de votre holding, que ce soit pour loger vos bureaux, investir à long terme ou faciliter la transmission.
La SA
Enfin, la société anonyme (SA) est réservée aux projets de grande envergure. Elle nécessite un capital social élevé et une gouvernance lourde, avec conseil d’administration, commissaire aux comptes, etc.
Elle est adaptée aux groupes qui visent une levée de fonds importante ou une introduction en bourse. Elle permet d’organiser librement la gouvernance, de prévoir des clauses spécifiques dans les statuts ou un pacte d’actionnaires, et d’avoir un capital minimal librement fixé.
| Statut de la Holding | Responsabilité | Capital social | Régime de sécurité sociale | Régime fiscal | Imposition des dividendes |
|---|---|---|---|---|---|
| SAS / SASU | Limitée aux apports | Pas de minimum légal | Régime des assimilés salariés | Impôt sur les sociétés (IS) | Flat tax de 30% |
| SARL / EURL | Limitée aux apports | Minimum 1 € | TNS pour gérant majoritaire, assimilé-salarié pour gérant minoritaire | Impôt sur les sociétés (IS) | Flat tax de 30% |
| Société Anonyme (SA) | Limitée aux apports | Minimum 37 000 € | Régime des assimilés salariés | Impôt sur les sociétés (IS) | Flat tax de 30% |
| Société Civile Immobilière (SCI) | Limitée aux apports | Pas de minimum légal | TNS | IR ou IS sur option | IR ou Flat tax de 30% |
Combien coûte la création d’une holding ?
La création d’une holding représente un certain coût, qu’il faut anticiper dès le départ. Pour les formalités administratives de base (immatriculation, frais de greffe, annonce légale), il faut compter entre 300 et 500 €.
En faisant appel à un professionnel du droit ou à une plateforme spécialisée, le budget s’élève plutôt entre 1 000 et 3 000 €. À cela peuvent s’ajouter :
- Les honoraires d’un commissaire aux apports si vous réalisez un apport en nature.
- Le coût du dépôt de capital (notaire ou banque).
- Des frais comptables récurrents.
Avantages et inconvénients d’une holding
Les principaux avantages
Créer une holding présente de nombreux avantages concrets pour structurer, sécuriser et faire grandir votre activité, surtout si vous êtes indépendant·e en société :
- Optimisation fiscale : la holding permet de remonter les dividendes de vos filiales vers la société mère avec une fiscalité allégée, grâce au régime mère-fille. Vous pouvez aussi mutualiser les résultats grâce à l’intégration fiscale, pour équilibrer bénéfices et pertes d’une société à l’autre.
- Pilotage centralisé de plusieurs structures : avec une holding, vous pouvez gérer plusieurs entreprises ou activités tout en gardant une vision d’ensemble. C’est particulièrement utile si vous développez différentes offres (ex : tech + formation + immobilier).
- Transmission patrimoniale facilitée : en cas de transmission familiale ou d’anticipation successorale, la holding simplifie les démarches et ouvre droit à des dispositifs fiscaux avantageux comme le pacte Dutreil.
- Fonctions support mutualisées : plutôt que de dupliquer les frais dans chaque entité, vous pouvez centraliser la compta, les RH ou encore la gestion juridique dans la holding. À la clé : un gain de temps et d’argent.
Crédibilité et levier bancaire renforcé : un groupe structuré avec une holding rassure les investisseurs et les banques. Cela vous donne plus de poids pour négocier un financement, lever des fonds ou accélérer vos projets.
Les inconvénients à anticiper
Malgré ses nombreux atouts, la holding ne convient pas à tous les profils !
Avant de vous lancer, considérez :
- La complexité administrative et juridique : les démarches de création et de gestion sont plus lourdes.
- Le coût de fonctionnement : qui inclut des frais de comptabilité, d’audit, ou de conseil plus importants.
- Le contrôle fiscal renforcé : notamment si vous mettez en place une holding animatrice.
- L’obligation éventuelle de nommer un commissaire aux comptes si certains seuils sont franchis.
La holding reste donc une solution particulièrement intéressante, à condition qu’elle réponde à un besoin réel et qu’elle soit bien accompagnée !
Exemple concret de montage avec une holding
Cas d’un freelance en forte croissance
Luc est freelance dans la tech, avec une activité en pleine croissance exercée en SASU. En 2024, il réalise 120 000 € de chiffre d’affaires, gère seul sa structure, et commence à envisager de nouvelles pistes de développement : une offre de formation en ligne et un projet immobilier à moyen terme. Il souhaite réinvestir intelligemment sa trésorerie sans se pénaliser fiscalement.
En 2025, il décide donc de créer une holding SASU. Cette dernière devient l’actionnaire unique de sa société opérationnelle, et pourra également détenir ses futures structures dédiées à la formation et à l’investissement immobilier. Ce choix lui permet de structurer l’ensemble de ses projets sous une même entité, tout en restant seul aux commandes.
Simulation avant/après création
Avant la création de la holding : Luc percevait des dividendes directement depuis sa SASU, soumis à la flat tax ou à l’impôt sur le revenu selon l’option choisie. Chaque réinvestissement devait passer par son compte personnel, engendrant des frottements fiscaux. Il ne disposait pas non plus d’une structure juridique claire pour développer d’autres activités ou loger des investissements.
Après la création de la holding : les dividendes de sa SASU remontent à la holding, bénéficiant d’une exonération à 95 % via le régime mère-fille. Grâce à la trésorerie ainsi centralisée, Luc peut financer sa plateforme de formation, créer une SCI pour acheter un local, ou encore investir dans une autre entreprise… sans repasser par sa personne physique. Il garde une vision consolidée de ses activités et pilote l’ensemble avec beaucoup plus d’agilité !
Ce montage lui offre non seulement un cadre fiscal avantageux, mais surtout une vraie logique de développement à long terme. Luc devient le dirigeant d’un mini-groupe structuré, capable d’évoluer selon ses ambitions (sans avoir à tout reconstruire à chaque nouveau projet.)
Conclusion
La création d’une holding n’est pas réservée aux grands groupes : comme nous venons de le constater, c’est un outil redoutablement efficace pour structurer votre croissance, même si vous êtes freelance ou indépendant·e en société. En anticipant bien votre projet et en vous entourant des bons partenaires, vous pouvez transformer votre activité en un véritable écosystème cohérent, rentable et pérenne.
Chez Hiway, on connaît bien les enjeux des entrepreneurs qui veulent aller plus loin : fiscalité, statut, développement, patrimoine… On vous accompagne pas à pas, de la rédaction des statuts à la gestion de votre structure au quotidien. Prêt(e) à passer à l’étape supérieure ?
FAQ
Faut-il un capital minimum pour créer une holding ?
Non, sauf si vous optez pour une SA. Pour une SAS, SARL ou SCI, vous pouvez fixer librement le montant du capital (ou à partir de 1 €). Il est toutefois recommandé d’adapter ce montant à votre projet pour garantir la crédibilité de la structure.
Peut-on créer une holding seul ?
Oui, c’est tout à fait possible en optant pour une forme unipersonnelle : SASU, EURL ou SCI unipersonnelle. Ce montage convient bien aux freelances ou entrepreneur·es en solo qui souhaitent structurer leur activité à moyen/long terme.
Quels types de sociétés peuvent être détenus par une holding ?
La holding peut détenir des parts dans tout type de société : SAS, SARL, SCI, SA… Elle peut aussi être constituée en vue de racheter une entreprise existante.
Quels documents sont nécessaires pour constituer une holding ?
Vous devrez fournir : les statuts signés, un justificatif de domiciliation, une attestation de dépôt de capital, une attestation de parution d’annonce légale, une pièce d’identité du ou des dirigeants, et une déclaration de non-condamnation. Certaines situations peuvent nécessiter des documents complémentaires (ex : autorisation d’exercer une activité réglementée).
En moyenne, les freelances Hiway gagnent 7100 € nets / mois avant IR
Articles similaires
