Bilan comptable d’une SASU : comment le réaliser ?
Comme toute société commerciale, une SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) a des obligations en matière de comptabilité. Elle est notamment tenue d’établir et de déposer ses comptes annuels. Ceux-ci sont composés de trois documents : le compte de résultat, le bilan comptable et l’annexe (facultative dans certains cas). Associés, ces trois documents comptables offrent un aperçu approfondi de la situation financière de l’entreprise et de son activité au cours de l’exercice écoulé. Voyons plus en détail comment fonctionne le bilan comptable d’une SASU et quelle est sa fonction.
Qu'est-ce qu'un bilan comptable pour une SASU ?
Définition et rôle du bilan comptable
Le bilan comptable est un document qui offre une photographie du patrimoine d’une entreprise à un instant précis. Il recense d’une part, les actifs de la SASU (ce qu’elle possède) et d’autre part, son passif (ce qu’elle doit). Il est généralement établi à la clôture de l’exercice dans le cadre des comptes annuels, mais peut aussi remplir une fonction prévisionnelle. Le bilan comptable est le plus souvent produit par un expert-comptable assermenté.
Pourquoi le bilan est essentiel pour une SASU ?
En mettant en regard les actifs et les passifs, le bilan comptable permet de s’assurer que la société dispose de ressources suffisantes pour honorer ses engagements et permettre la bonne gestion de son activité.
Il est complémentaire du compte de résultat, qui permet de déterminer le bénéfice ou les pertes réalisés pendant l’exercice. En d’autres termes, le compte de résultat montre si l’entreprise a gagné ou perdu de l’argent sur une période, tandis que le bilan montre comment cet argent s’est traduit dans le patrimoine de l’entreprise.
Ce document comptable joue un rôle central dans la gestion financière et stratégique d’une SASU. Il aide à gérer sa trésorerie, à optimiser ses investissements et à s’assurer que la société est solvable et suit une trajectoire solide. Il constitue à ce titre un argument clé pour convaincre les investisseurs et autres partenaires.
Établir un bilan permet également à la SASU d’être en règle avec l’administration, comme nous allons le voir.
Le bilan comptable est-il obligatoire pour une SASU ?
Oui. La production et le dépôt de comptes annuels comprenant un bilan fait partie des obligations des sociétés commerciales en matière de comptabilité, et tous les régimes fiscaux sont concernés. Si elle ne respecte pas cette obligation, la SASU s’expose à une amende de 1500 €, portée à 3000 € en cas de récidive.
Comme nous le verrons plus bas, sous certaines conditions, la SASU peut opter pour une présentation simplifiée du bilan et des autres documents comptables exigibles lorsqu’elle soumet ses comptes annuels à l’administration.
En dehors de la clôture de l’exercice, la SASU peut établir des bilans intermédiaires ou prévisionnels pour un usage interne ou à destination de ses partenaires et investisseurs. Ils sont pour leur part facultatifs.
La structure du bilan comptable d'une SASU
Le bilan prend la forme d’un tableau à deux colonnes, où l’on retrouve généralement l’actif à gauche et le passif à droite. Chaque ligne correspond à un élément de la comptabilité inscrit au passif ou à l’actif. Le bilan suit les prescriptions du plan comptable utilisé pour la gestion de l’entreprise.
L'actif : ce que possède la SASU
Les actifs correspondent à ce que la SASU possède, donc à l’usage qu’elle fait des ressources à sa disposition.
On distingue les actifs immobilisés, c’est-à-dire les ressources à long terme, et les actifs circulants, c’est-à-dire les ressources à court terme. Dans le bilan, ces éléments sont classés du moins liquide (plus long terme) au plus liquide (plus court terme).
Les actifs immobilisés ont vocation à servir durablement l’activité de l’entreprise. Ils comprennent :
- les immobilisations corporelles : équipements, locaux, terrains, etc. ;
- les immobilisations incorporelles : brevets, fonds de commerce, logiciels, etc. ;
- les immobilisations financières : crédits bancaires, titres de participation, etc.
Les actifs circulants sont destinés à être consommés ou convertis en liquidités au cours du cycle d’exploitation. Ils incluent :
- les stocks (dénombrés lors de l’inventaire) ;
- les créances clients (un pilotage de facturation efficace est important pour déterminer leur montant) ;
- la trésorerie.
Des comptes de régularisation peuvent également figurer à l’actif s’ils viennent augmenter le résultat de l’exercice (ex. : charges constatées d’avance).
Le passif : ce que doit la SASU
Le passif correspond à ce que la SASU doit à ses créanciers et ayants droit (banques, fournisseurs, administration, etc.) ainsi qu’à son associé (capital social, etc.). Il s’agit en d’autres termes des ressources dont elle dispose pour financer l’actif.
Il comprend à la fois des ressources permanentes (capitaux propres), des ressources empruntées ou à court terme (dettes), ainsi que des provisions pour risques et charges. Ces éléments sont classés par ordre croissant d’exigibilité : plus la dette doit être remboursée rapidement, plus elle est bas dans le tableau.
Les capitaux propres et assimilés incluent :
- le capital social ;
- les réserves ;
- les bénéfices non distribués ;
- les subventions.
Le passif exigible (dettes) comprend :
- les emprunts bancaires ;
- les dettes fournisseurs ;
- la dette fiscale et sociale.
Des comptes de régularisation peuvent également figurer au passif lorsqu’ils viennent diminuer le résultat (ex. : produits constatés d’avance).
Représentation schématique du bilan comptable
De manière très simplifiée, le bilan prend la forme suivante :
| ACTIF | PASSIF |
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Chaque ligne doit être développée avec un niveau de détail plus ou moins important selon que la SASU doit fournir un bilan complet ou simplifié.
Le bilan doit être équilibré : le total de l’actif doit être égal au total du passif. En effet, le passif permet de financer l’actif (ex. : j’emprunte de l’argent à la banque pour acheter des machines). Il est donc important que son montant couvre celui de l’actif.
Le calcul du capital propre de la SASU
Le capital propre d'une SASU correspond à la somme du capital social, des réserves, du résultat de l'exercice, des subventions, ainsi que d'autres éléments de fonds propres. En le calculant, on peut mesurer la solidité financière de l'entreprise et sa capacité à financer ses investissements futurs sans recourir excessivement à l'endettement. En d'autres termes, plus le capital propre est élevé, plus la SASU dispose d'une marge de manœuvre importante pour soutenir sa croissance.
Les différents types de bilan comptable pour une SASU
Le bilan simplifié
Les obligations comptables des SASU diffèrent légèrement selon leur taille, indépendamment des régimes fiscaux (régime réel normal ou régime réel simplifié). Les plus petites sociétés bénéficient de certains allègements. Ainsi, certaines SASU peuvent produire une version simplifiée des comptes annuels, donc du bilan comptable.
Pour cela, elles doivent relever du régime des petites ou très petites entreprises, c’est-à-dire respecter au moins 2 des 3 critères suivants :
- total de bilan n’excédant pas 7,5 millions € ;
- chiffre d’affaires n’excédant pas 15 millions € ;
- nombre moyen de salariés employés dans l’année égal au plus à 50.
→ En pratique, la majorité des SASU peuvent produire une version simplifiée des comptes et du bilan. En effet, le chiffre d’affaires, le total de bilan et le nombre de salariés d’une société unipersonnelle dépasse rarement ces seuils.
Le bilan simplifié est une version allégée du bilan “classique”, qui ne détaille pas chacun des comptes comptables. Il offre une lecture globale en regroupant le détail des écritures dans de grandes catégories, diminuant ainsi le nombre de lignes. Sa gestion est donc plus simple, bien que le recours aux experts-comptables demeure souvent nécessaire.
Le bilan détaillé
Le bilan détaillé concerne toutes les SASU qui ne peuvent pas prétendre aux allègements que nous venons d’évoquer. Celles-ci ont l’obligation de fournir un document plus complet, rassemblant une plus grande somme d’informations. Les écritures comptables sont plus détaillées au sein de chaque compte comptable : une ligne est consacrée à chaque élément.
Comment analyser le bilan comptable d'une SASU ?
Les ratios financiers clés à surveiller
Le bilan comptable permet d’analyser les forces et faiblesses de la situation patrimoniale de l’entreprise et d’évaluer sa solvabilité.
Il peut être utilisé pour calculer différents ratios financiers, par exemple :
- Le ratio d’endettement, qui évalue le rapport entre les dettes et les capitaux propres, donc l’indépendance financière de la SASU.
Le ratio de liquidité, qui mesure la capacité de la société à rembourser ses dettes à court terme.
L'importance de l’analyse du fonds de roulement
Deux indicateurs financiers importants peuvent être extraits du bilan comptable pour analyser l’équilibre financier de la SASU et optimiser sa gestion.
Le fonds de roulement (FR) correspond à la différence entre les emplois durables (c’est-à-dire l’actif immobilisé) et les ressources stables de la SASU. Si cette différence est positive ou nulle, cela signifie que la société dispose de ressources suffisantes pour financer ses immobilisations.
La formule de calcul du fonds de roulement est la suivante : FR = (Capitaux propres + Dettes à plus d’un an) – Actif immobilisé.
Le besoin en fonds de roulement (BFR) correspond au décalage entre les encaissements et les décaissements sur les éléments à court terme. Il doit idéalement être nul ou négatif, car cela signifie que l’entreprise ne pâtit pas du décalage, voire qu’elle en tire un profit. Un BFR positif doit être financé par d’autres ressources.
Le BFR se calcule selon la formule suivante : BFR = (Inventaire du stock + Créances clients + Autres créances) – Dettes fournisseurs, fiscales et sociales.
La différence entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement correspond à la trésorerie, c’est-à-dire à l’argent effectivement disponible sur le compte bancaire professionnel de la société à un moment donné.
Évaluer la solvabilité et la rentabilité de la SASU
Pour un aperçu complet de la situation financière de la SASU, il est important d’analyser conjointement le bilan et le compte de résultat. En effet, pris de manière isolée, ces documents peuvent masquer une partie de la réalité. Par exemple, une SASU peut avoir réalisé un bon bénéfice (compte de résultat positif) mais avoir un bilan fragile (beaucoup de dettes). Inversement, elle peut être temporairement en déficit mais posséder des actifs solides qui lui permettent de rebondir. La combinaison de la solvabilité et de la rentabilité est un gage de bonne santé financière.
Les erreurs courantes dans l’élaboration du bilan comptable d'une SASU
La comptabilité d’une société demande des connaissances pointues et de la rigueur. Il existe un certain nombre d’erreurs à ne pas commettre lorsque l’on prépare son bilan sans l’aide d’un expert-comptable.
Oublier de comptabiliser certaines dettes
Il est essentiel de recenser toutes les dettes, qu'elles soient fiscales, sociales ou commerciales. Une vérification rigoureuse des relevés bancaires, des factures fournisseurs en attente de paiement et des charges sociales ou fiscales dues permet d'éviter cette omission.
Sous-estimer les charges à payer
Les charges constatées d’avance correspondent à des dépenses engagées mais non encore payées à la date de clôture de l'exercice comptable : salaires et cotisations sociales, intérêts, prestations qui n’ont pas encore été facturées, etc. Leur sous-estimation peut conduire à des erreurs au niveau des comptes de régularisation et peut fausser le bilan.
Ne pas réévaluer certains actifs
Certains actifs peuvent perdre ou gagner de la valeur au fil du temps, et ne pas les réévaluer peut induire une image trompeuse du patrimoine de la SASU. Par exemple, les immobilisations doivent faire l'objet d'amortissements corrects pour refléter leur usure dans la comptabilité.
Faire vérifier le bilan comptable de votre SASU : pourquoi et comment ?
La production et le dépôt d’un bilan annuel fait partie des obligations comptables des SASU. En cas d’irrégularité dans ses comptes annuels, la SASU s’expose à des poursuites et sanctions. Il est donc essentiel de s’assurer que le bilan est exact et conforme aux exigences légales.
La nécessité de faire appel à un expert-comptable
Un entrepreneur qui dispose de bonnes connaissances en comptabilité, d’un logiciel de comptabilité et de temps peut envisager de préparer lui-même le bilan de sa SASU.
Cependant, cette tâche est complexe et faire son bilan seul n’est pas sans risques. Il est donc fortement recommandé de se tourner vers un expert-comptable pour SASU pour établir et contrôler les comptes annuels. L’intervention d’un expert-comptable est encore plus importante lorsque l’entreprise doit produire une version détaillée des comptes annuels.
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FAQ
Est-il possible de réaliser le bilan comptable seul ?
D’un point de vue légal, il est théoriquement possible de réaliser sa comptabilité, et donc son bilan comptable, sans accompagnement. Cependant, cette tâche revêt une certaine complexité. En pratique, il vaut donc mieux faire appel à un expert-comptable pour freelance ou se tourner vers un service complet comme Hiway.
À quelle fréquence le bilan comptable doit-il être établi pour une SASU ?
La SASU a l’obligation d’établir un bilan à la fin de ses exercices comptables. Celui-ci fait en effet partie des comptes annuels, qui doivent obligatoirement être déposés auprès du greffe du tribunal de commerce dans le mois qui suit leur approbation (ou 2 mois en cas de dépôt en ligne).
Quels sont les documents nécessaires pour établir un bilan comptable pour une SASU ?
Toutes les pièces comptables qui permettent d’établir l’actif et le passif de la société doivent être rassemblées. Cela inclut notamment le grand livre ou le journal comptables, les factures clients et fournisseurs, le livre de paie, les déclarations fiscales et sociales, les contrats de prêt, les baux commerciaux, le tableau des amortissements, immobilisations et dépréciations, le livre d’inventaire consignant les inventaires de stock, les justificatifs des provisions et dépréciations, etc.
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