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Micro-BNC, régime réel 2035 ou SEL : le guide 2025 pour choisir son régime d’exercice

Dès que l’on songe à l’installation libérale, trois sigles reviennent : Micro-BNC, régime réel (déclaration 2035) et SEL (SELARL/SELAS).
Leur choix conditionne :

  • votre revenu net après impôts et cotisations,

  • la charge administrative (compta, déclarations),

  • votre protection sociale (retraite, IJ, prévoyance).

En bref : un mauvais régime coûte cher… et un bon régime évolue avec votre activité.

Pourquoi le régime fiscal change tout ?

ImpactMicro-BNCRégime réel 2035SEL (IS 15 % / 25 %)
Traitement des chargesAbattement 34 % forfaitaireFrais réels 100 % déductiblesFrais réels + optimisation salaire/dividendes
Déclarations2042-C-PRO simplifiée2035 + 2042-C-PROBilan + liasses IS
Cotisations sociales Sur bénéfice après abattement (mais charges non déductibles) Sur bénéfice après déduction charges Sur salaire (+ éventuelles cotisations TNS sur dividendes > 10 % capital)
Flexibilité futureLimite 77 700 €AucuneEntrée/sortie d’associés, holdings, etc.

À retenir : le régime fiscal détermine aussi la base Urssaf/CARMF ; minimiser l’impôt sans contrôler les charges sociales est une fausse économie.

Micro-BNC : simplicité… et limites cachées

Seuils et principe

  • Recettes < 77 700 € HT (2025). Au-delà, passage au réel après deux années consécutives ; un seul dépassement autorise une année de « grâce ».

  • Abattement forfaitaire 34 % appliqué automatiquement ; aucune charge réelle à déclarer.

  • Comptabilité encaissé/décaissement, pas de bilan.

Pourquoi ce n’est pas toujours gagnant

  • Charges médicales > 34 % ? entre matériel, secrétariat, software, CARMF, URSSAF, il est courant d’atteindre 45-55 % du chiffre d’affaires ; le micro-BNC devient alors pénalisant.
  • Cotisations sociales non déductibles : vous payez vos charges sociales mais elles ne réduisent pas votre base fiscale.
  • Pas de déduction retraite PER/Madelin au-delà du plafond micro.
  • Pas d’AGA obligatoire mais perte de certains contrôles préventifs et d’une réduction d’impôt (défiscalisation de la cotisation) accessible au réel.

Régime réel contrôlé (déclaration 2035) : passage subi ou choix stratégique.

Quand devient-il obligatoire ?

Deux années consécutives de recettes > 77 700 € HT.

Ce qui change au premier janvier N+1

Avant (micro)Après (réel 2035)
34 % d’abattementFrais réels (loyer, matériel, voiture, CARMF, IJ, PER, etc.) déductibles
Pas de compta d’engagementComptabilité complète + livre-journal
Une ligne sur 2042-C-PROLiasse 2035 + annexes électroniques (date limite : 2ᵉ jour ouvré après le 1ᵉʳ mai) entreprendre.service-public.fr
Aucun avantage AGARéduction d’impôt égale aux deux-tiers de la cotisation AGA (max 915 €)

Pourquoi opter volontairement avant le seuil ?

  • Charges réelles élevées : si > 34 %, le gain fiscal compense la complexité.
  • Investissements lourds : amortissement du matériel (échographe, laser, etc.).
  • Financement : les banques préfèrent une compta détaillée pour prêter.
  • Optimisation sociale : déduction des PER/Madelin, déduction des IJ facultatives, etc.

Passage en SELARL ou SELAS : graal fiscal ou mirage ?

Les promesses

  • Taux IS 25 % (15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfice).
  • Dividendes potentiellement non soumis aux cotisations sociales (SELAS) ou aux cotisations TNS dans la limite de 10 % du capital/comptes courants (SELARL).
  • Responsabilité limitée au capital.

Les réalités

  • Double imposition : IS sur la société + PFU 30 % ou barème IR sur les dividendes.

  • Cotisations sociales :
    • SELARL gérant-majoritaire : dividendes > 10 % capital soumis à URSSAF/CARMF.
    • SELAS - pour le président : pas de cotisations sur dividendes, mais charges patronales élevées (> 75 % du net) sur le salaire.
  • Frais fixes : statuts, commissaire aux comptes possible, comptabilité société de capitaux, dépôt des comptes, taxe sur les véhicules si flotte.
  • Sortie coûteuse : droits d’enregistrement sur cession de parts, pacte d’associés à prévoir.
  • Discipline de trésorerie : l’argent reste dans la société sauf distribution ; mauvaise gestion ↔ redressement.

Économies réelles ?

HypothèseEI réelSEL (IS 25 %)
Bénéfice brut200 000 €200 000 €
IS (ou IR mar.)30 000 €
Charges sociales sur salaire
(net 80 000 €)
80 000 € (URSSAF + CARMF)60 000 € (si président payé par la SELAS, assimilé salarié)
Dividendes distribués50 000 € (PFU 15 000 €)
Net en poche~92 000 €~115 000 €

Lecture : gain ≈ +25 %, mais compensé par obligations et absence de droits sociaux sur dividendes. Toujours simuler avant de basculer.

FAQ rapides

Le micro-BNC permet-il de déduire mes cotisations CARMF ?

Non ; elles sont « censées » être couvertes par l’abattement de 34 %.

Dois-je adhérer à une AGA au micro-BNC ?

Pas d’obligation, mais sans AGA pas de réduction d’impôt et moins de contrôle préventif.

Puis-je repasser du réel vers le micro ?

Oui : possible après deux ans avec recettes < 77 700 €, sur option expresse avant le 1ᵉʳ février.

Les dividendes en SELAS sont-ils vraiment exonérés de cotisations ?

Oui, contrairement à la SELARL, mais le salaire du président reste chargé ; d’où l’importance de doser salaire/dividendes.

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