S'installer en médecin libéral

Comment choisir le meilleur statut d’exercice quand on est médecin libéral ?

Installer (ou réorganiser) son activité médicale, c’est aussi choisir une structure juridique qui soutiendra – ou freinera – votre développement professionnel et personnel.


Opter trop vite pour une SELARL « parce que tout le monde le fait », conserver une EI alors que votre revenu décolle, loger vos murs dans une SCI mal ficelée : chacune de ces décisions peut générer sur-coûts, verrou fiscal et pacte d’associés impossible à réviser.


Voici la méthode pour sélectionner un statut vraiment aligné sur :

  • la patientèle visée et son évolution prévisible,

     

  • vos objectifs de revenu, de temps de travail et de protection sociale,

     

  • votre projet patrimonial (immobilier, retraite, transmission).

Pourquoi le choix du statut est stratégique ?

  • Fiscalité : BNC ou IS ? Imposition à la flat-tax ou dividendes ?

  • Protection sociale : cotisations CARMF versus régime général, prévoyance, indémnités journalières (IJ).

  • Gouvernance : liberté de décision seul·e ou pacte d’associés ?

  • Liquidité : possibilité de céder, fusionner, accueillir un nouvel associé.

  • Patrimoine : détention des murs en direct, via SCI, ou dans une société d’exercice ?

Un mauvais calage peut coûter plusieurs années de résultats ou rendre la sortie prohibitive.

Les critères clés à analyser avant de trancher

Projection d’activité

  • Chiffre d’affaires prévisionnel sur 3 à 5 ans
  • Part de consultations vs. actes techniques

Situation personnelle

  • Régime matrimonial, âge, endettement, projets familiaux

Besoin de flexibilité

  • Volonté d’ouvrir le capital, de travailler en réseau, de fusionner

Couverture sociale

  • Niveau de prévoyance et de pension, capacité à se constituer une retraite supplémentaire

Fiscalité globale

  • Taux marginal IR, arbitrage rémunération/dividendes, IFI

Patrimoine professionnel & immobilier

  • Achat, location ou détention via SCI, bail professionnel ou commercial
Astuce Hiway Care : documentez chaque critère dans un tableau comparatif avant de rencontrer un expert. C’est un bon exercice pour évaluer votre situation.

Panorama des statuts possibles

Entreprise individuelle (EI ou EI-IS)

  • Simplicité administrative, BNC de plein droit ou option IS

  • Responsabilité illimitée (sauf patrimoine personnel protégé par statut unique)

SELARL (ou SELARLU)

  • Imposition à l’impôt sur les sociétés (IS)

  • Forme « classique » pour un exercice à plusieurs praticiens, mais pacte d’associés souvent plus rigide

SELAS

  • Grande souplesse dans la répartition des droits de vote et des dividendes

  • Cotisations des dirigeants possibles via mandat social, protection sociale mixte

SCP

  • Société civile « historique » ; fiscalité à l’IR, peu adaptée aux forts revenus

  • Sortie d’un associé compliquée si les statuts n’ont pas prévu de valeur de cession

SPFPL

  • Holding de participation : permet de remonter les dividendes et de réinvestir à l’IS

  • À envisager pour les groupes ou projets de rachat de cabinets/clinics

SCI (immobilier)

  • Véhicule de détention des murs professionnels

  • Attention au crédit-bail et à la cohérence loyers ↔ bénéfices imposables

Étapes pour sécuriser votre choix

ÉtapeObjectifLivrables
Audit 360°Vérifier cohérence activité/patrimoineBusiness plan, projection trésorerie
Scénarios fiscauxOptimiser IR + IS + cotisationsTableaux comparatifs net après impôts
Pacte ou statutsPrévoir entrée/sortie associésClauses de sortie, non-concurrence
Validation juridiqueSécuriser responsabilité & fiscalitéAvis d’avocat fiscaliste santé
ImplémentationImmatriculation, banque, assurancesK-bis, CGV, contrat prévoyance

Pièges fréquents à éviter

  • Créer une SELARL avant d’avoir atteint 120 000 € de bénéfice : sur-coût comptable et IS.
  • Oublier la clause de retrait dans les statuts : sortie quasi impossible sans l’accord unanime.
  • Placer les murs dans une SCI à l’IR alors que la SELARL est à l’IS : double imposition latente.
  • Sous-évaluer la trésorerie nécessaire : charges URSSAF + CARMF « année N-1 ».
  • Suivre un « copier-coller » d’associés plus âgés : leur contexte fiscal n’est peut-être plus le vôtre.

Cas pratique : Dr Martin, cardiologue

  1. Situation : 35 ans, installation en clinique, prévision CA 450 k€.
  2. Analyse : TMI 41 %, besoin de financer acquisition d’échographe (250 k€).
  3. Choix : SELAS unipersonnelle + option TNS pour réduire charges salariales ; SCI à l’IS pour les murs.
  4. Résultat : revenu disponible +18 % par rapport à EI, capacité d’emprunt augmentée.
  5. Évolutivité : possibilité d’ouvrir le capital à deux confrères dans 2 ans.

Questions fréquentes (FAQ)

Quel statut est le moins imposé ?

 Aucun statut n’est « magique ». Tout dépend de votre TMI, de vos besoins de prélèvements et de votre stratégie retraite.

Puis-je transformer une EI en SELARL sans fiscalité punitive ?

Oui, en réalisant un apport-cession ou une cession à valeur nette comptable, sous conditions d’engagement de conservation.

La SELAS est-elle compatible avec la CARMF ?

 Oui, si le ou les mandataires sociaux disposent d’un mandat technique et relèvent du régime TNS.

Conclusion : choisissez d’abord la stratégie, puis le statut

Le bon statut n’est pas une « boîte » toute faite ; c’est un outil qui évolue avec votre projet médical, patrimonial et personnel. Prenez le temps d’évaluer vos scénarios et de vous entourer d’experts santé.

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