Assurance-vie ou PER : quel placement choisir selon votre profil ?
Vous hésitez entre assurance-vie et PER (plan d’épargne retraite) ? Ces deux placements phares de l’épargne en France partagent de nombreux points communs, mais présentent aussi des différences majeures en matière de fiscalité, de disponibilité des fonds, de transmission, de gestion et d’objectifs patrimoniaux. Dans cet article, nous vous aidons à choisir entre assurance-vie ou PER selon votre situation, vos objectifs et votre profil d’investisseur.
Les points à retenir :
- L’assurance-vie est un contrat d’épargne flexible qui permet d’anticiper l’avenir mais aussi de financer des projets de vie à plus courte échéance. L’argent reste disponible à tout moment.
- Le PER permet d’obtenir un capital ou une rente à la retraite. Les fonds sont bloqués jusqu’à l’âge de la retraite, sauf cas exceptionnels.
- La fiscalité du PER est avantageuse à court terme, avec la possibilité de déduire une partie des versements de l’impôt.
- La fiscalité de l’assurance-vie est intéressante à plus long terme, lors des retraits d’argent et des successions.
- Cumuler ces deux produits permet de diversifier l’épargne et de bénéficier de tous leurs avantages.
Comprendre les différences entre PER et assurance-vie
Objectifs des deux produits
L’assurance-vie est un produit d’épargne polyvalent et très populaire en France. Elle s’adapte à de nombreux objectifs : épargne de précaution, projet immobilier, transmission de patrimoine, complément de revenus à la retraite, etc. Elle offre une grande flexibilité dans les versements, les supports d’investissement (fonds en euros ou unités de compte) et les retraits.
Le plan d’épargne retraite individuel (PER / PERIN) est spécifiquement conçu pour la préparation de la retraite. Il a été créé par la loi Pacte de 2019. Il vous permet de constituer un capital ou une rente que vous ne pourrez utiliser qu’une fois à l’âge de départ en retraite. En contrepartie de cette contrainte, il offre des avantages fiscaux au moment des versements.
💡 Bon à savoir
Il existe deux types de contrats PER individuels :
- Le plan d’épargne retraite assurantiel, proche de l’assurance-vie. C’est le produit le plus courant et celui sur lequel nous nous concentrerons ici.
- Le plan d’épargne retraite bancaire, plus rare, qui fonctionne comme un compte-titres.
Durée de blocage des fonds
L’assurance-vie n’impose aucune durée légale de blocage. Vous pouvez retirer vos fonds à tout moment, même si la fiscalité devient plus favorable au bout de 8 ans. Ce contrat d’épargne se caractérise donc par sa flexibilité, qui la rend adaptée à de multiples projets à différentes étapes de la vie.
→ À lire sur notre blog : “Pourquoi ouvrir une assurance-vie avant 30 ans ?”.
Le PER, en revanche, est bloqué jusqu’à la retraite. Seules quelques situations permettent un déblocage anticipé : achat de la résidence principale, invalidité, décès du conjoint, surendettement, fin de droits chômage, etc. Cette durée de blocage doit être prise en compte dans votre stratégie de gestion de patrimoine : le PER permet d’anticiper l’avenir, mais n’est pas adapté pour les projets à court ou moyen terme.
Conditions de sortie et transmission
L’assurance-vie permet de récupérer son argent à tout moment, additionné des gains (intérêts et plus-values). Le retrait est possible sous deux formes :
- versement d’un capital,
- rente viagère.
Si vous optez pour un capital, celui-ci peut être transmis à votre décès, mais ce n’est pas le cas de la pension. Nous y reviendrons.
Le PER, lui, propose plusieurs options à la retraite :
- sortie en capital,
- versement d’une rente viagère qui prend effet à la retraite,
- ou panachage des deux.
Les sommes bloquées peuvent être transmises avant la retraite. Après l’âge de la retraite, la pension peut être rétroversée sous conditions.
Comparatif fiscal : déduction, imposition, succession
Fiscalité à l’entrée : la déduction des versements PER
Le PER présente un avantage notable en matière de fiscalité à l’entrée. Les versements volontaires sont déductibles de vos revenus imposables, dans la limite de votre plafond fiscal. Plus votre tranche marginale d’imposition (TMI) à l’impôt sur le revenu est élevée, plus cet avantage fiscal est intéressant.
En revanche, les versements sur une assurance-vie ne sont pas déductibles. Ce contrat offre donc une souplesse dans l’usage de votre épargne, mais aucun avantage fiscal à l’entrée.
Cela a pour effet qu’à effort d’épargne équivalent (→ la somme totale réellement investie), grâce au mécanisme de déduction fiscale, vous pouvez potentiellement faire “travailler” plus d’argent sur un PER.
Fiscalité à la sortie : rente ou capital, à quel prix ?
En matière de fiscalité à la sortie, en revanche, l’avantage va plutôt à l’assurance-vie dans le match “assurance-vie ou PER”. Dans les deux cas, l’imposition dépend du mode de sortie choisi : capital ou rente.
Sortie en capital
En cas de sortie en capital sur une assurance-vie, seuls les revenus (intérêts et plus-values) sont imposables. La fiscalité est particulièrement avantageuse lorsque la durée de versement est supérieure à 8 ans : vous pouvez alors bénéficier d’un taux réduit de prélèvement forfaitaire et d’un abattement annuel de 4600 euros.
Pour le PER, le principe de base est le suivant :
- La part de capital qui correspond à des versements volontaires est imposée au barème progressif de l'impôt sur le revenu.
- Les gains sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %.
Sortie en rente
La rente issue d’une assurance-vie est imposable au barème progressif de l’impôt sur le revenu auquel s’ajoutent 17,2 % de prélèvements sociaux. La part imposable de la rente dépend de votre âge au moment de son déclenchement : plus vous êtes âgé·e, plus elle est faible.
La pension versée au déblocage du PER est elle aussi imposable à l’impôt sur le revenu, au régime applicable aux pensions de retraite. Seule la quote-part de la vente qui correspond aux versements volontaires est soumise aux prélèvements sociaux, après déduction d’un abattement fixé selon votre âge.
Transmission et fiscalité décès : atout de l’assurance-vie
Les contrats d’assurance-vie offrent un cadre fiscal avantageux pour la transmission du capital en cas de décès. Le capital transmis aux bénéficiaires est exonéré de droits de succession jusqu’à 152 500 euros par bénéficiaire (pour les versements avant 70 ans), puis soumis à un prélèvement forfaitaire progressif au-delà.
En revanche, si vous avez opté pour une rente, vous perdez le contrôle du capital et ne pouvez pas transmettre l’assurance-vie.
Avec un PER, la transmission du capital est moins avantageuse. Les règles dépendent de l’âge au moment du décès et du lien de parenté avec les bénéficiaires.
Cependant, si une rente a déjà commencé à être versée au souscripteur, les sommes qui n’ont pas encore été versées peuvent être transmises, à condition d'avoir prévu la réversion de la rente à un bénéficiaire déjà désigné.
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Quel placement selon votre situation ?
Vous préparez votre retraite
Si votre objectif principal est de maximiser vos revenus à la retraite, le PER est un excellent choix. Il permet de déduire les versements aujourd’hui, donc de réduire votre impôt, et de bénéficier à terme d’un capital ou d’une rente. Les contrats d’assurance-vie peuvent aussi convenir en complément, mais ils n’offrent pas les mêmes avantages fiscaux à l’entrée.
Vous souhaitez garder vos fonds disponibles
Vous préférez avoir accès à votre épargne n’importe quand ? Dans ce cas, l’assurance-vie s’impose. Elle offre une grande souplesse : vous pouvez faire des retraits partiels ou totaux à tout moment. Vous restez libre de vos mouvements, ce qui est essentiel si vous avez des projets à court ou moyen terme. Les contrats de PER, bloqués jusqu’à la retraite, sont moins adaptés si vous souhaitez conserver de la flexibilité.
Vous visez un objectif de transmission de patrimoine
L’assurance-vie est l’outil phare de la transmission. Grâce à sa fiscalité avantageuse en cas de décès, vous pouvez transmettre un capital important à vos proches hors succession, tout en bénéficiant d’abattements importants. Les fonds épargnés sur un PER peuvent aussi être transmis, mais dans des conditions généralement moins avantageuses.
Peut-on cumuler assurance-vie et PER ?
Stratégie patrimoniale complémentaire
Plutôt que de choisir entre assurance-vie ou PER, vous pouvez les combiner intelligemment. Chaque contrat répond à un besoin différent :
- Le PER pour optimiser votre imposition à l’entrée et préparer la retraite.
- L’assurance-vie pour garder une épargne disponible, constituer un patrimoine, préparer une transmission ou diversifier vos placements.
Diversification et horizon de placement
Cumuler des contrats de PER et d’assurance-vie permet aussi de diversifier vos supports d’investissement : unités de compte, fonds en euros, actions, obligations, SCPI, etc. Vous pouvez adapter vos choix selon votre horizon de placement, votre tolérance au risque et vos objectifs de rendement.
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En conclusion, le choix entre assurance-vie ou PER dépend avant tout de vos objectifs, de votre situation fiscale, de votre capacité d’épargne et de vos besoins en matière de disponibilité des fonds et de transmission. L’assurance-vie séduit par sa souplesse et sa fiscalité avantageuse à la sortie et au décès, tandis que le PER s’adresse avant tout à ceux qui souhaitent optimiser leur imposition aujourd’hui et préparer leur retraite sereinement. Combiner les deux outils peut permettre de tirer le meilleur parti des avantages fiscaux et patrimoniaux offerts par chacun, tout en diversifiant les supports d’investissement.
FAQ
Peut-on débloquer un PER avant la retraite ?
Oui, mais uniquement dans certains cas exceptionnels : achat de la résidence principale, invalidité, décès du conjoint, expiration des droits au chômage, surendettement. Sinon, les fonds sont bloqués jusqu’à la retraite ou au décès.
Est-il possible de transférer un PER vers une assurance-vie ?
Non, ces produits sont juridiquement distincts. Vous ne pouvez pas transférer un PER vers une assurance-vie. En revanche, vous pouvez clôturer un PER (dans les cas autorisés) et réinvestir les fonds sur une assurance-vie.
Quel placement est le plus avantageux fiscalement ?
Cela dépend de votre situation actuelle et future. Le PER offre un avantage fiscal immédiat à l’entrée (déduction des versements), intéressant pour les contribuables fortement imposés. L’assurance-vie s’accompagne d’avantages fiscaux lors des retraits de fonds (dont un abattement sur les gains après 8 ans) et de la transmission.
Faut-il privilégier le PER si on est indépendant ou profession libérale ?
Le PER individuel est particulièrement adapté aux indépendants. Il permet de déduire des montants significatifs et de réduire la pression fiscale tout en préparant la retraite. L’assurance-vie demeure une solution d’épargne versatile qui s’adapte à tous les profils.
Peut-on ouvrir un PER et une assurance-vie en même temps ?
Oui, et c’est même conseillé ! Vous pouvez ainsi profiter des avantages fiscaux du PER tout en conservant la souplesse et la facilité de transmission de l’assurance-vie. Vous diversifiez aussi vos supports d’investissements : une combinaison gagnante pour construire un patrimoine solide et bien structuré.
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